« Un petit pas pour l’homme … »

Comme nous l’avions convenu, mon père me réveille au beau milieu de la nuit. Encore embrumée de sommeil, je  m’installe devant le téléviseur. L’image noir et blanc est constellée de taches blanches comme pour nous rappeler que nous sommes en direct des étoiles. Malgré l’insouciance de l’enfance, j’ai vraiment conscience de vivre un moment extraordinaire.

Les premiers mots du premier extraterrestre

Le 20 juillet 1969, 21 h 56 – GMT (3 h 56, heure française le 21 juillet), Neil Armstrong descend du module lunaire « Eagle » et pose son pied gauche sur la face lunaire : « un petit pas pour l’homme, un bon de géant pour l’humanité ». Comme probablement les quelque six cents millions de téléspectateurs témoins de ce moment historique, l’émotion se lit dans nos regards.

On mesure d’autant plus l’exploit aujourd’hui lorsque l’on sait que le module lunaire appelé LEM était doté d’un ordinateur de bord qui ne disposait que de 4 Kb de mémoire vive et de 74 Kb de capacité de disque dur. Autant dire moins que le plus petit des premiers smartphones et sans aucune mesure avec nos PC domestiques.

Le défi spatial

La Russie occupe déjà une place essentielle dans la conquête de l’espace avec la mise en orbite le 4 octobre 1957 de « Spoutnik 1 », premier satellite artificiel. Suivront d’autres lancements d’aéronefs occupés par des animaux avant que l’être humain ne pénètre dans l’espace. Le 12 avril 1961, Youri Gagarine sera le premier à contempler l’obscurité étoilée du cosmos et la rondeur de la terre.

Quelques semaines plus tard, le Président John F. Kennedy lance le programme Apollo avec l’objectif de faire marcher un homme sur la lune avant la fin de la décennie.  Il fallait démontrer la supériorité des Etats-Unis sur l’Union soviétique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique dans le contexte de la guerre froide opposant les deux superpuissances de l’époque. Objectif particulièrement ambitieux car à cette date aucun vol orbital américain n’a encore été réalisé. Le projet aboutit grâce à une mobilisation de moyens humains (400 000 hommes) et financiers considérables (135 milliards de dollars).

L’exploit

Apollo 11 est l’aboutissement d’une série de missions permettant la mise au point des techniques spatiales nécessaires, des vaisseaux spatiaux et d’un lanceur géant ainsi que la reconnaissance des sites d’atterrissages sur la Lune. Troisième mission habitée à s’approcher de la Lune après Apollo 8 et Apollo 10, le vaisseau spatial et son équipage sont lancés depuis le centre spatial Kennedy le 16 juillet par la fusée géante Saturn V (3 000 tonnes), développée pour ce programme.

Après un alunissage comportant quelques péripéties, Neil Armstrong et Buzz Aldrin séjournent vingt et une heures et trente-six minutes sur la surface de la Lune et effectuent une sortie extravéhiculaire d’une durée de deux heures et trente et une minutes. Après avoir redécollé et réalisé un rendez-vous en orbite lunaire avec le module de commande piloté par Mickael Collins, le vaisseau reprend le chemin de la Terre et amerrit sans incident dans l’océan Pacifique à l’issue d’un vol qui aura duré huit jours, trois heures et dix-huit minutes, rapportant avec eux près de vingt-deux kilos de roche et de sol lunaires.

Voyage

Si vous aimez l’aventure et les voyages, la société spatiale américaine « Space X » prévoit d’envoyer deux « touristes de l’espace » effectuer un vol au-delà de l’orbite terrestre et autour de la Lune dans les prochaines années.

Petit détail néanmoins, les apprentis astronautes devront subir un entraînement intense après évaluation de leur condition physique. J’oubliais le plus important, il vous en coûtera la modeste somme de 250 000 dollars pour parcourir les 480 000 à 640 000 kms autour de la Lune. Mais il est vrai que, si durant ce voyage, les deux conquérants peuvent apercevoir la plaque commémorative fixée sur le module laissé sur la Lune depuis 1969 ainsi que le drapeau américain planté dans le sol ferme, cela n’a pas de prix.