Un tour du monde sans carburant…

Quatre hélices alimentées par 17 000 cellules photovoltaïques, soixante-douze mètres d’envergure, une cabine de pilotage de moins de quatre m², un drôle d’oiseau que ce « Solar impulse 2 » sorti tout droit de l’imagination de Bertrand Piccard. Ce psychiatre et aéronaute suisse, un pionnier qui a réalisé en 1999 un tour du monde… dans un ballon et sans escale, a de qui tenir : il est le fils de l’océanographe Jacques Piccard et le petit fils d’Auguste Piccard, le père du batiscaphe, pardon pour l’héritage… Après la création d’un premier prototype en 2010, Bertrand Piccard et son équipe ont réalisé cette deuxième version qui a déjà fait ses preuves en ralliant Payerne, dans le canton de Vaud en Suisse, à Rabat au Maroc en 2012. En 2013, pour une ultime mise au point, il a même réussi à traverser les Etats-Unis.

Cet avion a été conçu, grâce à un mélange de sciences des matériaux et de mathématiques par la société Altran, un groupe français leader dans son domaine. Ses techniciens ont mené de très longues études pour déterminer les équilibres qui ont conduit à la conception de l’avion mais aussi les itinéraires qui vont être choisis pour ce tour du monde que « Solar impulse 2 » vient d’entamer. Car c’est vraiment l’objectif premier de Bertrand Piccard : prouver que l’on peut faire le tour du monde sans aucun carburant, un sacré challenge ! Ils sont donc deux pilotes, Bertrand Piccard bien sûr, mais aussi André Borschberg, un suisse lui aussi mais plus spécialisé en mécanique et thermodynamique, qui sont partis d’Abu Dhabi, dans les émirats du golfe Persique, le 9 mars dernier. Cet exploit, prévu se dérouler en onze étapes, va durer de cinq à six mois, en fonction surtout des vents rencontrés.

Une vitesse de pointe de 140 km/h

Comme nous l’avons dit, l’avion est équipé de quatre moteurs à hélices qui sont placés sous les ailes ; leur puissance est de 174 chevaux chacun et ils sont équipés de batteries au lithium autorisant le vol de nuit. Ces moteurs vont permettre à l’engin de voler à une vitesse maximale de 140 km/h mais la vitesse de croisière sera plutôt aux alentours de 55 km/h. La structure de l’aéronef est réalisée en fibre de carbone, trois fois moins dense que le papier, ce qui fait que le poids total de cet engin est seulement de 2 300 kg. La cabine de pilotage, merveille de technologie, contient toutes les réserves d’oxygène (l’avion volera de jour à plus de 8 000 m), de la nourriture et est équipée d’un siège inclinable qui cache aussi des toilettes et va permettre au pilote de dormir pendant les trajets qui peuvent être très longs ; il faut aussi penser à tout. Pour résister aux températures extrêmes, très basses à haute altitude, ce cockpit n’est pas chauffé (toujours ce souci d’économie d’énergie) mais parfaitement isolé par des matériaux à haute densité.

Bien sûr, pour suivre le vol et le contrôler en fonction des données météorologiques, toute une équipe est à terre ; il ne faut pas les oublier car ces techniciens sont indispensables. Basés à Monaco, ces ingénieurs sont regroupés dans ce qu’on appelle le « Mission Control Center » (MCC) ; c’est là qu’à l’aide de calculateurs sophistiqués, ils choisissent ensemble la meilleure route à suivre.

Voilà donc nos deux aventuriers du XXIème siècle partis pour un pari un peu fou : 35 000 km grâce à la seule énergie solaire, souhaitons leur bonne chance.

Jannick Denouël

 

Si vous êtes intéressé, vous pouvez suivre leur épopée sur le site solarimpulse malheureusement il est en anglais…

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