Une histoire des Jeux olympiques d’hiver

Tous les médias s’en sont fait l’écho ; vous ne pouvez pas ne pas en avoir entendu parler, les Jeux olympiques d’hiver viennent de prendre fin en Chine à Pékin. Ces rencontres ont fait l’objet de nombreuses polémiques, certaines liées au contexte géopolitique bien sûr, mais aussi d’autres ayant trait à des problèmes sanitaires et surtout écologiques, nous ne reviendrons pas là-dessus…

Mais au fait comment ont été créés ces Jeux d’hiver ? On connaît l’origine des Jeux olympiques d’été, nés dans l’antiquité en Grèce et remis au goût du jour en 1896 par le célèbre Baron Pierre de Coubertin, mais ceux d’hiver ?

Dès son premier congrès, avant les Jeux olympiques de 1896, le comité entrouvre la porte aux sports d’hiver ; il envisage déjà la possibilité pour le pays organisateur de les mettre en place mais… « si sa géographie et son infrastructure le permettent… ». Or les premiers jeux ont lieu à Athènes puis à Paris, Saint-Louis aux Etats-Unis et Londres, des villes, vous en conviendrez qui ne correspondent guère aux critères définis par le comité olympique. C’est alors qu’un militaire Suédois, Victor Balk, un proche de Pierre de Coubertin et membre du comité olympique, va avoir l’idée d’organiser des Jeux nordiques ; dès 1901, ils ont lieu à Stockholm, puis en 1903 à Oslo (qui s’appelait à l’époque Kristiana). À partir de 1905, ils reviennent à Stockholm ville dans laquelle ils sont organisés tous les quatre ans jusqu’en 1926.

Premiers Jeux à Chamonix

Pendant quelques années, pour cause de guerre mondiale, les Jeux olympiques ont été supprimés ; après la guerre, ils vont reprendre en Belgique avec des compétitions de patinage artistique et de hockey sur glace. En 1924, la France est désignée pour l’organisation des Jeux olympiques d’été avec l’autorisation de proposer « une semaine internationale de sports d’hiver », bien sûr séparément des épreuves d’été ! Il y en eût seize organisées à Chamonix, à l’époque capitale de l’alpinisme et du ski. Au cours de ces Jeux, les spectateurs ont pu assister au combiné nordique (saut à ski et ski de fond), à du patinage artistique, à du hockey sur glace, à du curling et du bobsleigh. A partir de cette date, les Jeux olympiques d’hiver vont être célébrés tous les quatre ans, la même année que ceux d’été ; si en 1924 ils ne regroupaient que 250 athlètes, dès 1928 en Suisse ils vont accueillir 464 sportifs de 25 pays, ça y est l’élan est donné…

A partir de 1986, le CIO (Comité International Olympique) décide de séparer les pays et villes hôtes organisateurs ; les jeux auront lieu la même année mais dans des lieux différents. La période de quatre ans est appelée « Olympiade ». Nouveauté : à partir de 1992, les Jeux olympiques d’été sont célébrés la première année et ceux d’hiver la troisième.

Les sports en compétition ont peu évolué ; lors des premiers jeux, on en comptait six. Ils sont actuellement au nombre de sept ; le ski de piste (ou ski alpin) et tous ses dérivés (ski de bosse, ski acrobatique, snowboard, …) sont venus s’ajouter à ceux déjà existants. Par contre, si le nombre de sports est relativement stable, celui des épreuves a considérablement augmenté : on en comptait 16 en 1924, elles ont « fait des petits » ; il y en a eu 109 à Pékin ! A lui seul, le ski alpin comporte maintenant 11 épreuves et le ski nordique (biathlon et ski de fond) 23 !

Certains de nos sportifs français ont particulièrement brillé au cours de ces Jeux d’hiver ; parmi eux, il faut citer un précurseur : Henri Oreiller ; il restera comme le premier médaillé d’or français en ski alpin, c’était en 1948 à Saint-Moritz. Mais c’est surtout dans les années 60, au cours des jeux olympiques de Grenoble que le ski français va vraiment dominer les autres nations. Jean-Claude Killy d’abord, ce grand champion va terminer premier des trois grandes épreuves : descente, slalom spécial et slalom géant, une performance que très peu de skieurs ont réussi. En 1964 déjà, lors des jeux d’Innsbruck en Autriche, François Bonlieu et les sœurs Goitschel, Christine et Marielle, s’étaient illustrés en montant sur la plus haute marche du podium. Les années 2000 ont vu aussi la naissance d’un très grand champion, Martin Fourcade. Il est revenu de Sotchi en Russie et de PyeongChang en Corée du Sud, avec cinq médailles d’or autour du cou ; il reste un des sportifs français les plus titrés aux Jeux Olympiques ! Mais celle qui a remporté le plus de médailles au cours des jeux d’hiver est incontestablement la skieuse norvégienne Marit Bjorgen : entre 2006 et 2018, 8 médailles d’or, 4 d’argent et 2 de bronze au cours des épreuves de ski de fond.

Les Jeux Paralympiques d’hiver, quant à eux sont nés dans la discrétion en 1976 dans la ville suédoise d’Örnsköldvik ; ils ont réuni cette année-là cent quatre-vingt-dix-huit sportifs handicapés. En 1980, à Geilo en Norvège, des épreuves de patinage de vitesse sont ajoutées à celles de ski. Après deux organisations successives à Innsbruck en 1984 et 1988, il est décidé d’organiser dans le même temps les jeux paralympiques et olympiques d’hiver ; les premiers ont lieu à Albertville en 1992. A Pékin, ces Jeux paralympiques ont pris la suite des Jeux olympiques ; ils ne sont pas terminés et vont durer dix jours. Ils regroupent près de 600 athlètes qui concourent dans 78 épreuves.

Voilà un petit retour sur ces Jeux qui sont devenus avec ceux d’été, le Tour de France et la coupe du Monde de football, un des spectacles les plus prisés des téléspectateurs. A l’heure où j’écris ces lignes, il est encore trop tôt pour connaître le niveau de réussite de nos petits Français mais en vérité peu importe comme le disait le baron en personne : « l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe, mais le combat. L’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu… ».

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