Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29)

Cette phrase fut prononcée par Jean-Baptiste alors que Jésus venait vers lui pour être baptisé. L’agneau est le symbole qui récapitule tout le mystère pascal, mystère de la mort et de la résurrection du Christ. C’est ce mystère que les chrétiens célèbrent à Pâques.

La Pâques chrétienne prend sa source dans la pâque juive qui, elle aussi, est centrée sur l’agneau immolé. En effet, les fils d’Israël ayant séjourné en Egypte pendant près de quatre cent trente ans, furent libérés par le Seigneur du dur esclavage qui leur était imposé. Cette libération devint un mémorial annuel, une manière de se souvenir des évènements, de les revivre et en remercier Dieu. Ainsi chaque année, au mois des épis (mois d’Abib en Hébreu), l’agneau était immolé et, avec une touffe d’hysope, on marquait le linteau et les deux montants des maisons du sang de l’agneau. L’agneau rôti au feu était mangé par toute la maisonnée avec des pains sans levain et des herbes amères. Ce rite du sang rappelait la nuit de la libération.

Le Seigneur, ayant vu le signe du sang, a épargné les maisons des Israélites du fléau de la mort de tous les premiers-nés des Egyptiens ; ce qui obligea Pharaon à laisser partir le peuple élu. La « Pessah », fête du passage libérateur de Dieu devant les maisons des fils d’Israël, devint la fête de la nouvelle année qui coïncidait avec la fête des prémices du mois des épis. Il se célébrait pendant huit jours à partir de la nuit du quatorzième jour de ce mois. Tous ces détails sont importants pour comprendre l’accomplissement que l’homme-Dieu en fait.

C’est au cours de cette fête de la pâque juive (voir Mt 26, 17-29 ou Lc 22, 7-20), que le Seigneur Jésus-Christ va réaliser la véritable libération de tous les esclavages des hommes : l’esclavage du péché. Livré par Juda, il est conduit à la croix où il sera immolé comme l’agneau sans péché dont le sang délivre de la mort. La veille de sa mort, le jeudi saint, il se donne en nourriture pure et sainte en instituant le sacrement de son Corps et de son Sang : « … ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19-20).

C’est ce mystère de pur don que nous célébrons à chaque messe. A la vigile pascale, c’est-à-dire le samedi saint au soir, tous les chrétiens font mémoire de la résurrection du Sauveur car le troisième jour après sa mort, le Christ a triomphé de la mort. Ils se rassemblent autour d’un feu que le prêtre bénit et à partir duquel il allume le cierge pascal, symbole du Christ vainqueur des ténèbres, du péché et de la mort. Le prêtre ou le diacre porte le cierge pascal allumé, traverse la nuit et entre dans l’église encore dans les pénombres. Quand il arrive devant l’autel, il proclame le chant qui résume toute l’histoire sainte : c’est l’exultet, chant de la résurrection, de la victoire de la vie sur la mort. Avec le Ressuscité, la vie éternelle est donnée à tous les hommes. Il nous reste à l’accueillir par la foi, la charité et l’espérance. Les sacrements, surtout la messe et la confession, sont de puissants moyens pour accueillir la vie du Ressuscité et vivre constamment de la joie pascale.

Bonne marche vers Pâques !

Père Eric Bokpe

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