Des châteaux, des artistes !

Château de Talcy.

Le domaine de Talcy fut surnommé « le château des muses » après avoir vu passer deux amoureux éconduits : Pierre de Ronsard qui y écrivit ces fameux vers : « Mignonne, allons voir si la rose … » et Agrippa d’Aubigné qui y vécut des fiançailles annulées à cause des guerres de religions.

« Dans le parc de Talcy, j’ai dressé deux plansons. J’ai engravé dessus deux chiffres nourrissons. Croissez, arbres heureux, arbres en qui j’ai mis ces noms et mon serment et mon amour promis… »

Le 28 juin 1562, le château accueillit Catherine de Médicis et quelques-uns des hauts représentants catholiques et protestants, lors de l’entrevue de Talcy. Elle y lança un appel à la paix qui resta sans réponse.

Le château reçut aussi Stendhal, Eugène Delacroix, Prosper Mérimée ou encore Madame de Staël, invités par le propriétaire du lieu à l’époque, un intellectuel suisse, Philippe-Albert Stapfer, qui en avait fait sa résidence de campagne. Par la suite, la demeure rurale s’est muée en une vaste exploitation agricole : sept hectares partagés entre potager, vignes, cultures fourragères et un verger de collection où pommes et poires occupent une grande place aux côtés d’autres fruits comme des prunes et des groseilles.

18 rue du Château, 41370 Talcy

 

La Possonnière

C’est ici que naquit Pierre de Ronsard en 1524 et qu’il y vécut toute son enfance.

« Je n’avais pas douze ans qu’au profond des vallées,

Dans les hautes forêts des hommes reculées,

Dans les antres secrets, de frayeurs tout couverts,

Sans avoir soin de rien je composais des vers ».

Les communs du manoir sont troglodytiques et ornés de sculptures et de sentences dans le style de la première Renaissance.

Couture-sur-Loir, 41800 Vallée-de-Ronsard

Château de l’Islette

L’autre château d’Azay-le-Rideau ! Ce château Renaissance, connu pour avoir abrité les amours des deux grands sculpteurs, Camille Claudel et Auguste Rodin, est enserré entre deux bras de l’Indre à deux kilomètres d’Azay-le-Rideau et possède une charpente exceptionnelle construite avec des chênes abattus en 1526/1528.

Au cours des années 1890, Rodin chargé de créer une statue de Balzac s’inspirera de la physionomie d’un voiturier tourangeau, Estager, qui posera pour lui. De même, Camille Claudel y créa l’une de ses œuvres, La Petite Châtelaine, en prenant pour modèle la petite-fille des propriétaires du château. Deux bronzes de Camille Claudel sont d’ailleurs exposés au château : La Petite Châtelaine et Les Causeuses.

9 route de Langeais, 37190 Azay-le-Rideau

 

Château de Gizeux

« ….

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? »

Pendant plus de trois siècles, ce château fut la propriété de la famille du Bellay. Deux galeries de peintures murales, situées au premier étage, datant respectivement du début et de la fin du XVIIe siècle font la richesse décorative de ce château. La Galerie François 1er, entièrement décorée par des artistes italiens, fut sauvée des destructions de la Révolution, les habitants du village l’ayant recouverte d’une épaisse couche de torchis ! La seconde, la Galerie des Châteaux abrite 400 m² de peintures murales représentant les grands châteaux royaux comme Chambord, Versailles ou Fontainebleau et d’autres encore.

Différents salons, cave, salle à manger, salle de chasse et chapelle complètent ce château.

37340 Gizeux

Château de Meung sur Loire

Après sa victoire sur les Anglais au siège d’Orléans, le château de Meung-sur-Loire fut le premier château libéré par Jeanne d’Arc. Jusqu’à la Révolution, il a été la prestigieuse résidence des évêques d’Orléans dont Jarente de la Bruyère qui y investit sa fortune pour y recréer un petit Versailles avec des installations très modernes : eau courante, bains alimentés par des machines hydrauliques (salle de bains des évêques), évacuation d’eau usée, cabine pour se changer, pédiluve, escalier pour accéder au bain et même un sauna, ainsi qu’un pavillon de la musique, copie conforme du Petit Trianon de Versailles.

Ce château servit aussi de prison et son plus célèbre prisonnier fut le poète François Villon durant l’été 1461. Il fut libéré le 2 octobre 1461, lorsque le roi Louis XI fit son entrée solennelle à Meung-sur-Loire.

En plus de la salle des tortures, on peut découvrir un cellier du début XIIIe, un escalier à vis du XVIe, des salons et bibliothèque à parquet Versailles, une chapelle néo-classique de la fin du XVIIIe.

16 Place du Martroi, 45130 Meung-sur-Loire

Bruno Gonin

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