Est-il encore possible de dialoguer et de débattre ?
A l’heure où j’écris cet éditorial, nous vivons des moments très contrastés : la crise politique qui nous plonge dans l’incertitude du lendemain et la sortie du film Sacré Cœur qui fait salles combles.
Dans ce monde très perturbé, l’être humain a besoin de spirituel et d’amour. Je ne voudrais pas être accusé de prosélytisme mais je constate simplement que toute personne est appelée à vivre dans deux dimensions : matérielle et spirituelle. Croyant ou non, nous avons une âme qui nous attire vers le beau, le bon et vers les êtres aimés. Quelles que soient nos convictions, nous pouvons nous retrouver sur des valeurs communes de respect et de fraternité. Nous voulons tous le bonheur pour nous et pour nos proches. Dans ce climat où les opinions politiques s’affrontent parfois violemment, serons-nous source de dialogue et de paix ? Pourrons-nous débattre sans excès ? Nous laisserons-nous emporter par la violence et la haine ?
Notre ennemi, ce sont les caricatures et les excès de langage, l’autre étant rejeté lorsqu’il ne correspond pas au profil de nos convictions. Notre ennemi, c’est de vouloir que nos opinions l’emportent sans aucun compromis. Le sujet est d’importance aussi : nos confrères de la presse s’emparent également du sujet à travers l’invitation « faut qu’on parle » (voir article page 4). Dès à présent, contribuons à restaurer le dialogue et l’écoute entre nous. Pour illustrer cela dans notre communauté chrétienne locale, je reprendrai une phrase de Benjamin Turillo, ancien pasteur protestant évangélique de Meulan (voir interview) : « croire en Dieu construit des ponts et non des murs. » Puissions-nous tous être des bâtisseurs de ponts !
Yves Maretheu rédacteur en chef

