Mantes-la-Jolie : les fouilles archéologiques avancent
Dans le journal des « Echos » de juin, les nouvelles fouilles archéologiques effectuées autour de la collégiale dans le centre-ville ancien de Mantes ont été évoquées. Aujourd’hui, on en sait un peu plus.
Supposée par les archéologues être une église primitive, elle n’a pas été trouvée mais c’est certainement un ossuaire utilisé à l’époque de l’édifice qui a été découvert. Des os et des crânes entiers ont été prélevés pour étude. Au premier abord, l’hypothèse donnée par les anthropologues est que la construction de l’ossuaire remonterait au temps de la première église entre 1087 et 1140. La nécropole se situerait sous l’asphalte de la place du château aujourd’hui occupée par le parking, à l’arrière de la collégiale.
Une découverte inédite
Au niveau du parvis, l’atelier repéré par les opérations de sondage par radar à pénétration de sol s’est avéré être celui d’un peintre verrier : peut-être l’un des auteurs de la rosace du jugement dernier. Un four de 40 cm de haut, un foyer à même le sol, une grosse pierre marquée par des coulures de plomb, un gros tas de plâtre utilisé comme isolant lors des cuissons, des bouts de verre ornés de motifs typiques du XIIIe siècle, une cinquantaine de clous et des fragments de baguettes de sertissage ; les chercheurs n’ont jamais trouvé d’atelier de ce type en archéologie, encore moins remontant au bas Moyen-âge. La profession était itinérante à cette époque ; les fours des peintres verriers n’étaient pas destinés à durer dans le temps, les artisans ayant pour habitude d’en constituer un nouveau. La datation de ce four se situerait entre 1225 et 1290, époque correspondant à celle de la création de la rosace présente au-dessus du portail central de l’édifice religieux.
Un mur du château ?
Dans le square du château aujourd’hui démoli, à l’arrière de la collégiale, le diagnostic archéologique a souligné l’occupation très ancienne du centre-ville et l’importance de Mantes, ville-frontière entre le royaume de France et les Normands. Strate après strate, les scientifiques de « Seine et Yvelines archéologie » ont remonté le temps dans le square jusqu’aux IXe et Xe siècles.
En comparant des plans anciens au cadastre, les scientifiques ont ciblé une zone qui, après avoir été creusée, a révélé un pan de mur de 1,40 m de haut (dont 1,20 m de fondations) et 85 cm de large observé sur une longueur de 8 m, édifié entre le XIIIe et le XVIe siècle. Ces caractéristiques montrent qu’il s’agit vraisemblablement bien d’un mur du château. Les archéologues ont trouvé un peu plus loin à l’emplacement supposé de la tour de Ganne, un creusement comblé avec de gros blocs de calcaire. L’hypothèse des scientifiques est qu’elle a été démolie au XIXe siècle, une partie de l’édifice s’étant déjà effondrée deux siècles auparavant pour créer le square.
L’Etat va prendre connaissance de ces découvertes. Espérant que ce diagnostic concluant est une première étape, les recherches sur le centre-ville ancien vont cette fois-ci se poursuivre sur des parcelles appartenant à des particuliers dès cet automne. Plusieurs campagnes de prospection sont envisagées dans le courant de l’année 2026.
Mantes n’a pas fini de nous dévoiler tous ses jolis secrets.
Geneviève