Bénédiction de la statue de saint Martin à Triel

C’est le dimanche 11 septembre dernier que le père Eric Duverdier, curé du groupement paroissial de Meulan – Triel, en présence de Cédric Aoun, maire de Triel, de Cécile Zammit-Popescu, présidente de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise et de nombreux paroissiens, a béni la statue de saint Martin, récemment installée par la mairie près de l’église du même nom.

Pour comprendre l’arrivée de cette statue, il faut revenir en arrière. Tout d’abord, il y a près de deux ans, la mairie souhaitant rouvrir le parc municipal ; il a fallu le mettre en sécurité en abattant les arbres dangereux. Il aurait été simple mais à l’encontre de ses valeurs de débiter ces arbres et de les jeter au feu comme de vulgaires « cagettes ». L’attachement et les souvenirs ont permis aux élus de trouver une alternative pour donner une seconde vie à ces arbres malades. Ainsi, depuis le mardi 24 mai et durant le mois de juin, un sculpteur sur bois venu tout droit de Lituanie, Valdemaras Gudaitis, a réalisé des œuvres d’art unique taillées directement dans les arbres à la tronçonneuse.

Il offre une deuxième vie aux marronniers et aux cèdres à partir d’esquisses proposées gracieusement par Pascal Bresson. Après la création de Merlin dans un marronnier, il s’est attaqué à un banc pour la future maison de la petite enfance « Les P’tits Loups ». De part et d’autre du banc, une louve, son enfant et le papa loup prennent forme dans l’écorce du cèdre. Deux arbres de la place Philippe-Prévost sont aussi taillés : un banc est créé avec des personnages assis sur des livres et une boîte à livres intégrée. C’est ensuite que le maire a proposé la réalisation de la statue de saint Martin, sculptée dans du cèdre, pour être placée à l’entrée de la place de l’église. Comme l’a indiqué monsieur Aoun, juste avant la bénédiction : « Quand on porte ce nom, on a du mal a faire abattre un cèdre », rappelant son attachement à l’église Saint-Martin depuis son enfance, y ayant vécu des étapes religieuses. Il a aussi rappelé l’importance d’entretenir l’église, un si magnifique patrimoine, en particulier avec ses vitraux classés.

Ce saint Martin est splendide et avant sa bénédiction par le père Eric, deux jeunes « servantes d’assemblée » ont lu sa biographie. En voici les principaux passages :

Saint Martin de Tours, évêque

Les Églises d’Orient l’appellent aussi « saint Martin le Miséricordieux ».

Il est né en 316 à Savaria, dans la province romaine de Pannonie, à l’est de l’actuelle Hongrie. La loi romaine obligeant les fils de soldats à s’enrôler dans l’armée, vers l’âge de 15 ans Martin est incorporé dans la cavalerie. Au cours de l’hiver 338-339, le jeune cavalier rencontre un pauvre en guenilles qui lui demande l’aumône. Martin n’a pas d’argent sur lui ; il tire son épée, tranche son manteau par le milieu et donne la moitié au pauvre.

La nuit suivante, le Christ lui apparaît, portant la moitié du manteau donné au pauvre et lui dit : « Martin, encore catéchumène, m’a revêtu de ce vêtement ». C’est alors qu’il comprend que ce qu’il a fait à ce petit, c’est au Christ qu’il l’a fait. Il hésitait à devenir chrétien, il s’y décide enfin. Saint Martin reçoit le baptême la nuit de Pâques 339 à 22 ans.

A 45 ans, il fonde le premier monastère des Gaules à Ligugé en Poitou et donne ainsi naissance au monachisme en occident. C’est à Ligugé que les habitants de Tours viennent chercher Martin pour qu’il soit leur évêque. Comme il refuse, ils s’emparent de lui et le conduisent de force à Tours. Il finit par accepter et, le 4 juillet 371, est sacré évêque. Cependant il reste moine et fonde un autre monastère à côté de Tours : Marmoutier, où il vient goûter la solitude et la prière entre ses missions… Il évangélisera parcourant les campagnes jusqu’à sa mort, en 397 à l’âge de 81 ans à Candes sur les bords de Loire, disant : « Seigneur, s’il le faut, garde-moi en vie, car je ne refuse pas le labeur ». C’est à lui que l’on doit le découpage actuel des paroisses et donc celui des communes puisqu’il instaura la règle que dans toute la Gaule, un fidèle devait pouvoir trouver une église à moins d’une heure de marche de chez lui.

Aujourd’hui, Martin est le patronyme le plus fréquent en France où près de cinq cents localités portent son nom et plus de trois mille sept cents églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France, dont il est l’un des patrons secondaires. Sa fête est célébrée le 11 novembre.

Puisse cette statue qui accueillera le passant arrivant à l’église, rappeler à tous que la charité est l’une des principales vertus et qu’ouvrir son cœur à la misère des autres, qu’elle soit matérielle, morale ou spirituelle, est un des chemins pour rencontrer Dieu. Merci à la mairie et au sculpteur pour cette belle réalisation.

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