CÉDRIC MENANT, directeur technique de l’ACM (Athlétic Club de Meulan)

CÉDRIC MENANT, directeur technique de l’ACM (Athlétic Club de Meulan).

Voilà arrivée la rentrée des classes et avec elle la reprise des activités sportives. Nous vous proposons aujourd’hui de rencontrer un des responsables d’un club sportif qui joue un rôle majeur dans notre secteur, l’ACM ; il va nous parler de barres asymétriques, salto, flip, etc. On prend son élan et hop, en avant pour faire mieux connaissance avec le club de gymnastique…

Bonjour Cédric. Merci d’accorder un peu de votre temps aux « Echos ». Vous êtes responsable technique de l’ACM, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivé à ce poste ?

J’ai toujours été attiré par le sport, aussi après avoir tâté un peu de football comme beaucoup d’enfants de mon âge, aux Mureaux, la ville où je résidais, vers 11 ans j’ai essayé la gymnastique et ai été rapidement séduit. Je n’avais pas vraiment abandonné le ballon rond, mais avais tendance à passer de plus en plus de temps dans le gymnase. J’ai ensuite suivi les cours préparatoires au diplôme de moniteur, d’abord fédéral puis celui d’état. C’est un peu plus tard, en 2001, qu’une des responsables du club de gymnastique des Mureaux, Nadine Chevrolier, est venue au club de Meulan, qui était, déjà à cette époque, en pleine expansion, elle m’a en quelque sorte « amené » dans ses bagages ; il s’agissait de prendre en charge une équipe de garçons et aussi d’apporter mon soutien aux monitrices des équipes filles. Me voici donc à l’ACM depuis cette date…

Je crois aussi que beaucoup de Meulanais vous connaîssent, vous avez sans doute d’autres activités au sein de notre ville ?

Effectivement, je suis éducateur territorial des activités physiques et sportives. J’interviens en milieu scolaire tout au long de l’année et aussi, dans le cadre de la réforme scolaire des TAP (activités périscolaires), au moment de la pause méridienne. J’exerce aussi à l’école municipale des sports, c’est sans doute pour ces raisons que beaucoup d’enfants et de parents me connaîssent.

Voilà, pour votre parcours, parlez-nous maintenant de l’ACM, comment et quand est-il né ?

Le club a été créé en 1983, ça fait déjà un bail, par quelques passionnés de gymnastique…et d’athlétisme, car au départ il était prévu d’intégrer ce sport mais cela n’a jamais pu être réalisé. Il a très rapidement connu un grand succès, surtout auprès des jeunes filles, car la gymnastique est avant tout un sport de base. Bien sûr au début, il n’était pas question de compétition ; il fallait pour cela quelques gymnastes expérimentées, mais dès la cinquième année, une équipe féminine a pu être présentée aux compétitions de la Fédération Française de Gymnastique (FFG). Il y en a maintenant plusieurs dans les différentes catégories ; il a fallu attendre un peu plus longtemps pour présenter une équipe de garçons. 

La gymnastique est un sport qui peut sembler complexe, quels sont les différents agrès qui y sont pratiqués ?

Les agrès ne sont pas les mêmes pour les filles et les garçons. Pour les premières, on en compte quatre : le saut, les barres asymétriques, la poutre et les exercices au sol ; les seuls agrès communs pour les garçons sont le sol et le saut ; il y a en plus, les barres parallèles, la barre fixe, les anneaux et le cheval d’arçons.

 

Tout cela demande beaucoup de matériel, comment êtes-vous équipés ?

Vous avez tout à fait raison, les équipements sont très spécifiques et coûtent fort cher. Pour vous donner un exemple, le praticable, indispensable pour les exercices au sol, vaut à lui seul 35 000 € ; chaque tapis de réception, et il en faut beaucoup autour des agrès, 400 €. C’est aussi du matériel qui demande à être changé régulièrement car la densité des tapis, qui garantit une bonne sécurité, diminue avec le temps. Tout ce matériel constitue une grosse partie de notre budget. Il est installé dans une salle du Gymnase Michel Jazy que nous partageons avec les classes du collège Henri IV. Ils l’utilisent pour pratiquer l’éducation physique scolaire dans la journée ; ce matériel est payé à 95 % par l’ACM et à notre grand regret pas toujours respecté par les élèves.

Revenons au club, est-ce que vous participez à des compétitions ?

Oui, bien sûr, c’est aussi la vocation de l’ACM. Il y en a deux ou trois (en fonction des résultats) dans l’année pour chaque catégorie d’âge. Il y en a d’abord une au niveau départemental puis si les résultats sont bons, une au niveau régional et enfin, toujours si nos équipes sont bien classées, une au niveau interrégional (compte-tenu du grand nombre de clubs, l’Ile de France est découpée en plusieurs régions). Chaque équipe est composée de cinq gymnastes qui participent aux agrès déjà présentés ; les trois meilleures notes sont prises en compte et additionnées, pour finir c’est l’équipe qui obtient le meilleur total de points qui gagne. C’est un sport très très rigoureux, la moindre erreur, une pointe de pieds pas tendue ou un rebond à l’arrivée d’un saut, enlève quelques dixièmes de point, cela contraint les gymnastes à de longs entraînements. Cette année, les filles (il n’y a plus d’équipe garçons) ont fini premières en toutes catégories au niveau départemental et l’équipe benjamine-minime deuxième dans la même compétition ; malheureusement nous n’avons pas participé aux compétitions inter régionales, les inscriptions, ainsi que les juges, coûtent cher ! 

En plus de ces compétitions officielles, l’ACM organise chaque année un tournoi interne. Il a lieu en général au mois de juin et tous les participants sont récompensés. Il est organisé le matin et suivi d’un barbecue partagé avec les parents et l’après-midi est consacré à un gala au cours duquel les enfants présentent des exercices physiques ou de la danse autour d’un thème ; cette année, c’est celui de l’évolution de la musique à travers les âges qui avait été choisi.

Au moment de la fête de Noël, un goûter est également proposé aux « baby-gym » ; ils ont la grande surprise de recevoir aussi un jouet remis par le Père Noël en personne. Le club organise également un loto, en général en janvier et en février, une soirée crêpes au cours de laquelle les enfants se réunissent « sans » les parents, sous le regard attentif des entraîneurs !

Vous parliez de longs entraînements, combien d’heures faut-il pour obtenir de bons résultats ?

Cela dépend du niveau et, suivant que le gymnaste est débutant ou confirmé, le club propose un entrainement adapté. Pour certaines, il peut aller jusqu’à six heures par semaine. Ils ont lieu chaque soir à partir de 17 h 30 comme je l’ai déjà dit au gymnase Michel Jazy à Meulan.

Les petits sont accueillis à partir de 2 ans ; il s’agit à cet âge d’une initiation gym-psychomotricité qui va leur faire prendre conscience de leur corps et sera très profitable par la suite pour la pratique de n’importe quel sport, mais les compétitions ne commencent qu’à partir de 6 ans.

Combien de gymnastes sont inscrits au club ?

Pour la saison 2015-2016, nous comptions 200 licenciés, le club en a déjà eu jusqu’à 250 ! Pour entourer tous ces sportifs, nous disposons d’une équipe de douze entraîneurs, tous diplômés, au moins au niveau fédéral. Cette formation est payée par l’ACM qui demande en échange à ce que les jeunes diplômés s’engagent pour trois ans au moins avec le club. Chaque entraîneur prend en charge un groupe de huit à dix gymnastes qu’il doit faire progresser. C’est un rôle assez délicat car il s’agit d’adapter sa pédagogie en fonction des différents caractères des membres de l’équipe et, en suivant une grille de mouvements imposée par la FFG, de faire progresser les gymnastes. Mais aussi quel bonheur lorsque les résultats récompensent les heures et les semaines d’entraînement !

Certains parents vont sans doute avoir envie d’inscrire leur enfant à votre club, est-ce que c’est un sport onéreux ?

On ne peut pas dire que ce soit un sport qui coûte cher, il suffit d’un justaucorps ; l’ACM les vend à leur prix d’achat et il n’y a pas besoin de chaussures spéciales. Il faut aussi compter l’inscription à l’ACM. Le prix est bien sûr variable en fonction du nombre d’heures d’entraînement. Pour la saison 2015-2016, la cotisation annuelle, qui intègre la licence FFG, l’assurance, les juges, les heures des entraîneurs et les frais de gestion, allait de 137 à 320 € ; pour les enfants n’habitant pas Meulan, elle est augmentée de 10 €. Les inscriptions ont commencé depuis le 4 septembre et peuvent être prises au gymnase Michel Jazy pendant tout le mois de septembre aux jours d’entraînement (tous les soirs, sauf samedi et dimanche) de 17 h 30 à 19 h 30.

Pour finir, pouvez-vous nous dire comment vous voyez l’avenir de ce club qui a déjà une très longue histoire ?

Mon souhait est avant tout de continuer sur notre lancée ; j’ai tant de plaisir à voir les enfants progresser au fur et à mesure des entraînements et réussir des figures de plus en plus compliquées. Je dois tout de même avouer que je suis aussi très heureux lorsque nous obtenons de bons résultats, c’est très gratifiant pour l’entraîneur et le directeur technique que je suis et je partage vraiment la joie du podium avec les gymnastes, c’est en quelque sorte le « bonus ». J’aimerais surtout que l’année prochaine, nous puissions renouer avec les compétitions interrégionales auxquelles nous n’avons pu participer cette année, ce serait tellement super pour nos gymnastes qui le méritent !

Merci Cédric, nos lecteurs ont pu mesurer votre passion pour la gymnastique et son apprentissage auprès des jeunes, sûr qu’ils seront maintenant incollables sur tout ce qui concerne ce sport magnifique, allez l’ACM !

 

 

(Propos recueillis par Jannick Denouël)

 

 

 


 

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