FLORENT GAUTHIER, président de l’association juziéroise « DEBOUT LES ROBOTS ! »

 

Depuis longtemps, nous en entendons parler, qu’ils soient ménagers pour aider entre autres à la préparation des repas, industriels pour effectuer des taches répétitives, ils sont aussi présents dans le domaine médical ; on cherche même maintenant à leur donner une apparence humaine : ce sont les « robots » ! Nous avons rencontré un jeune président passionné de robotique qui vient de créer une association autour de ces robots, laissons-le nous parler de sa passion…

 

Bonjour Florent, merci de recevoir les « Echos ». Une association pour faire des robots, c’est original, non ? Racontez nous comment est née votre association ?

Tout en ayant un esprit associatif, je pratique le jeu de rôles dans ce cadre depuis l’âge de 16 ans, j’ai également toujours été attiré par la mécanique et l’électronique. Ainsi, en 2011, au cours d’une convention de Jeu de Rôles, un peu par hasard, en discutant avec un ami qui participait à ces tournois, nous avons réalisé que nous partagions aussi la même passion pour la robotique ; l’idée nous est alors venue de créer cette association. Il a fallu un peu de temps pour que ce qui était rêve devienne réalité et finalement notre association a vu le jour en 2013.

Et pourquoi ce nom qui interpelle : « Debout les Robots » ?

Au moment d’amener notre toute jeune association sur les fonts baptismaux du Journal Officiel, nous avons réfléchi au nom à lui donner et après plusieurs idées un peu loufoques, ce nom nous est venu. Il nous semblait tout d’abord important d’y trouver le mot « robots », qui était pour nous essentiel et puis cet ordre « debout ! », donne une image à la fois dynamique et énergique qui correspond assez bien à ce que nous voulons trouver dans notre association.

Justement puisqu’on parle de cette association, comment est-elle composée ? Quels sont ceux ou celles que les robots intéressent ?

Au moment de la création, nous étions cinq, trois techniciens (électriciens, mécaniciens ou informaticiens), un étudiant et une personne complètement étrangère à ce domaine. Nous sommes maintenant huit, toujours avec les mêmes spécialités, mais il y a aussi quelques jeunes, collégiens ou lycéens, très intéressés. A chaque séance, les plus expérimentés prennent le temps de leur expliquer les quelques règles indispensables pour que ça marche, après … rien ne vaut l’expérience. Ils peuvent ainsi mettre en pratique les leçons de physique étudiées en classe, ça rentre mieux avec des exemples concrets.

Quelle forme ont vos rencontres ? Comment s’organise une séance ?

Pour l’instant, nous nous réunissons une fois toutes les deux semaines le samedi après-midi, dans … mon garage qui se trouve dans mon sous-sol. Ce local est divisé en deux parties ; d’un côté, l’informatique (trois PC) et de l’autre, l’atelier de mécanique. Chaque séance de travail dure à peu près quatre heures et débute par la réflexion sur le planning de la session du jour, ensuite nous nous mettons à l’ouvrage. Nous essayons à chaque fois de terminer quelque chose de concret, c’est-à-dire un objet qui « bouge » !

Est-ce que vous concevez entièrement vos robots ?

Pour l’instant, nous partons d’une base vendue par la maison « Lego » qui développe une branche spécifiquement robotique : « Mindstorms » ; ces objets ne sont pas seulement destinés aux enfants ! Certains de ces modèles sont pré-faits et ne laissent aucune place à l’imagination et à la créativité, mais d’autres peuvent servir de base de départ pour faire un robot. Dans tous les cas, c’est la meilleure initiation qui soit. Dans notre local, nous disposons de toutes les pièces nécessaires, capteurs, moteurs, microprocesseurs ; elles sont classées et prêtes à l’emploi !

Dans certains cas, nous pouvons aussi compter sur des « fablabs » (ateliers ouverts au public dans lesquels on peut trouver des outils qui vont permettre de réaliser des objets), dont celui de Vauréal où nous pourrons fabriquer nos propres pièces mécaniques « à façon » ; ceci est maintenant facilité, surtout pour les petites pièces, depuis qu’il existe des imprimantes en trois dimensions.

De votre côté, comment êtes-vous venu à la robotique, quelle est votre formation ?

Comme je vous l’ai dit, j’ai toujours été passionné par la mécanique ; déjà tout petit, j’essayais de comprendre le fonctionnement des appareils. C’est donc logiquement que je me suis orienté vers une formation d’automaticien qui comprend la mécanique et les automatismes industriels, les deux aussi importants l’un que l’autre. J’ai ensuite passé une licence en mécatronique, un mélange de mécanique, électronique et informatique ; je suis d’ailleurs actuellement à la recherche d’un emploi dans ce secteur. La robotique et l’automatisation sont actuellement en vogue, mais c’est un domaine qui demande beaucoup d’investissements, ce qui explique aussi que les robots installés soient gardés un certain temps afin d’être amortis, mais il y a actuellement une nouvelle génération de robots, plus intelligents, ce qui fait que j’ai bon espoir de trouver un employeur. En attendant, je mets en pratique mes cours dans ma maison où je m’essaye à la domotique (automatisation et pilotage à distance des stores, volets, chauffage, lumière…).

Revenons un peu à « Debout les robots » : vous nous avez parlé de robots Lego, mais vous disposez sans doute d’autres matériels ?

Effectivement, même si nous nous « amusons » bien avec les deux maquettes Lego dont nous disposons, une sur chenillette et une sur roue, nous travaillons sur un projet un peu plus ambitieux, une plateforme qui devrait voir le jour et être opérationnelle pour la fin de la saison. Elle sera pour l’instant équipée de deux roues et d’un galet. Nous pensons y adjoindre un suiveur de ligne qui lui permettra de se mouvoir dans un espace donné, puis d’une caméra et par la suite de capteurs et d’autres actionneurs selon les besoins. C’est un projet raisonnable que nous devrions pouvoir atteindre, notre but étant de présenter ce nouveau robot au forum des associations de Juziers en septembre prochain.

Quelles sont les qualités nécessaires à un amateur de robotique ?

La qualité indispensable est avant tout, la curiosité ! Mais ça ne suffit pas, cette pratique demande aussi de la logique, de la débrouillardise, avoir en quelque sorte un esprit inventif et ingénieux. Les grandes théories sont bien sûr nécessaires ; il faut évidemment avoir des bases solides en électricité, mais parfois la théorie s’efface devant la pratique : on a beau mettre les équations bout à bout rien n’y fait, puis on essaye un « truc » et inexplicablement, ça marche ! La plus grande des satisfactions pour nous est d’arriver à fabriquer une machine qui bouge, qui avance, s’arrête, repart … quel bonheur ! En plus, c’est un loisir peu onéreux, les parties les plus fragiles du robot sont celles qui coûtent le moins cher. Nous avons fixé la cotisation annuelle à 60 €, ce qui rend cette activité vraiment accessible à tous.

 Comment envisagez-vous l’avenir pour la robotique et en particulier pour votre association ?

Pour la robotique, il n’y a guère de souci à se faire, c’est une technique majeure qui va prendre de plus en plus de place dans notre vie de tous les jours ; quant à notre association, « Debout les robots », elle aussi a de beaux jours devant elle. Ce que je souhaiterais, c’est peut-être que cette activité intéresse de plus en plus de personnes, pas seulement pour que notre association grandisse, mais pour que de nouveaux clubs naissent un peu partout autour de nous, cela permettrait d’établir des contacts avec eux, créerait de l’émulation et des échanges d’idées toujours fructueux.

Merci Florent pour toutes ces précisions, je suis sûr que maintenant nos lecteurs ne verront plus les petits robots de « Star wars » du même œil…

 

 (Propos recueillis par Jannick Denouël)

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