La collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton

Si vous aimez les maîtres impressionnistes, postimpressionnistes et modernes, dépêchez-vous !

Quand notre numéro paraîtra, il ne vous restera plus qu’un bon mois pour aller voir cette exposition intitulée « Icônes de l’art moderne ». A travers cent trente-neuf chefs d’œuvres de quarante-cinq peintres, elle rend hommage à l’un des plus grands mécènes russes du début du 20ème siècle, Sergei Chtchoukine. Collectionneur visionnaire de l’Art moderne français, Chtchoukine, conseillé par les marchands d’art français, acheta plus de deux cent cinquante tableaux d’art moderne, lors de ses séjours à Paris entre 1895 et 1914. Ces tableaux meublèrent le palais Troubetskoï, reçu en héritage.

Le parcours commence par une série d’autoportraits et portraits peints par Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Picasso et Derain. Il se poursuit avec une illustration vidéo poétique d’un dialogue imaginaire entre Matisse et Chtchoukine autour des tableaux de « la danse » et de « la musique », destinés au grand escalier de son palais. Puis, en suivant l’agencement des différentes pièces du palais, l’exposition nous promène dans différentes ambiances et surtout nous fait suivre l’évolution de Chtchoukine, de l’impressionnisme de Monet aux expressions artistiques primitives, orientalistes voire africaines. Après être frappé par l’importance de Cézanne, on est saisi en particulier par tout un ensemble de toiles de Gauguin, qui recouvraient initialement les murs de la salle à manger, présentées selon l’ordonnancement de l’architecture orthodoxe et intitulées « la grande iconostase ». Impressionnantes également, le salon rose où sont présentées les œuvres de Matisse, pleines de couleurs et la « cellule Picasso » de ses périodes « bleu », « rose », africaine ou cubiste.

Mais c’est aussi la confrontation des Monet, Signac, Sisley, Vuillard, Courbet, Cézanne, Derain, Gauguin, le Douanier Rousseau, Matisse, Picasso, peintres russes avant-gardistes et bien d’autres sur des thèmes comme la nature morte, les paysages, les portraits, les quatre dimensions qui font aussi la richesse de cette exposition.

Un petit conseil toutefois, si vous voulez pouvoir approcher ces œuvres, réservez à l’avance vos billets et évitez les après-midis en particulier le week-end… Et si vous ne connaissez pas la Fondation Vuitton, ce bâtiment de l’architecte Franck Gehri est magnifique ; s’il fait beau, n’hésitez pas à vous promener sur ses terrasses pour contempler les jeux de lumière et la vue !

Véronique Schweblin

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