Prémices de l’automne

Une petite pensée pour notre poète Georges Rabaroux en ce début d’automne ; nous vous proposons ce mois-ci une de ses œuvres, composée en 1965.

 

PREMICES DE L’AUTOMNE

 

J’ai chanté dans le clair-obscur

Le crépuscule sur les arbres

Quand le soir se dépose avec délicatesse

Et que l’oiseau dans le feuillage

Lui souhaite la bienvenue,

J’ai caressé la fin du jour,

D’un jour qui fut ensoleillé

Mais qui pourtant marquait l’automne :

 

Les hirondelles sur les fils

Tenaient de longs conciliabules :

Elles organisaient leur proche migration ;

Agrégées de géographie

Ensemble elles consultaient la carte

Qui est inscrite en leur mémoire,

Et chaque étape était prévue

Et tous les détails du parcours

Etaient pesés, étudiés,

Par ces voyageuses expertes :

L’hirondelle nous abandonne,

Emportant au creux de son aile

L’insatisfaction, personnelle,

D’un été qui fut un automne.

 

J’ai rêvé dans le clair-obscur

Du crépuscule sur les arbres

Et pensé que bientôt le vent sifflant d’octobre

Avec sa violence aveugle

Leur arrachera leur parure…

J’ai pleuré dans le clair-obscur

Du crépuscule sur les arbres.

 

Georges Rabaroux 18 septembre 1965

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