Le phare de Cordouan

Premier phare classé monument historique en 1862, le « Versailles de la mer » vient d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Construit de 1584 à 1611, il est le plus ancien phare de France en activité. Cette tour blanche en pierres de Saintonge, d’une hauteur de soixante-huit mètres et de seize mètres de diamètre à la base, se dresse majestueusement entre estuaire et océan à sept kilomètres des côtes de la Charente Maritime et de la Gironde. Il est le dixième phare le plus élevé du monde et le troisième de France après ceux de l’Ile Vierge (Finistère) et de Gatteville (Manche).

Un escalier de trois-cent-une marches dessert les six étages du bâtiment et huit autres mènent à la lanterne accessible aux visiteurs. Chaque étage est aménagé confortablement : au premier, une pièce voûtée avec cheminée, entre le cinquième et le sixième la « salle des veilles » et son parquet en chêne, garnie autrefois de deux lits avec alcôves pour l’usage des gardiens, tandis qu’une majestueuse chapelle pavée de marbre gris et noir occupe le deuxième étage. Des bénédictions nuptiales et des baptêmes y sont d’ailleurs célébrés.

Rénovation

Avant son électrification en 1948, l’éclairage était assuré par une lampe à pétrole à huile de colza puis minérale avec des mèches. Le combustible était monté au moyen d’une poulie par l’orifice d’environ un mètre de diamètre percé au centre de chaque étage du phare. Il fut automatisé et informatisé en 2006. Une ampoule halogène de 2 000W, puis une ampoule halogène métallique de 250W ont depuis remplacé la lampe à pétrole. La puissance de son faisceau lumineux est aperçue à quarante kilomètres contre dix-huit pour la majorité des autres phares.

Présence humaine

Des générations de gardiens se sont succédé depuis sa mise en service. Dernier phare français à être habité malgré l’automatisation en 2012, les gardiens, toujours par deux, assurent un rôle de maintenance à longueur d’année et de guides touristiques pendant la saison estivale, alternant des phases de quinze jours en mer puis quinze jours à terre. Ils résident dans les locaux circulaires situés dans la cuirasse du phare avec une cuisine et plusieurs chambres aménagées.

Le monument accueille plus de vingt mille visiteurs chaque année. On y accède bien évidemment en bateau mais on peut aussi s’y rendre à pied à marée basse en ayant parfois l’eau jusqu’à mi-cuisse : dans ce cas, il est préférable de bien choisir l’heure du retour !

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