Philippe Ferrand, maire de Juziers

Merci Monsieur le maire d’accueillir à nouveau les Echos de Meulan à l’occasion de votre réélection en tant que maire de la commune de Juziers.

 

Monsieur le maire qu’aimeriez-vous dire au sujet de votre récente réélection ?

Elle est pour moi plus importante car, cette fois-ci, c’est sur un bilan que j’ai été élu, sur des propositions mises en place par une équipe. On peut en conclure que nous avons été bien perçus, que notre travail est apprécié. Lors de ma première élection c’était en quelque sorte un héritage que j’assumais ; aujourd’hui on peut parler d’une autre couleur.

Malheureusement, la campagne a été très violente à mon égard personnel. Un projet quel qu’il soit peut être critiqué, mais utiliser l’anonymat avec des propos violents qui, par ricochet, touchent mon équipe, n’est pas acceptable. Heureusement cette équipe ainsi que ma famille m’ont toujours soutenu.

Comment se compose votre nouvelle équipe ?

L’ancienne représente 50% de l’actuelle, avec le renouveau (quatorze nouveaux). Il y a toujours des craintes, l’osmose va-t-elle prendre ? Cela a pris.

Nous avons commencé à travailler dès juin 2013 ; les anciens ont de l’expérience, ils ont mesuré ce qu’il fallait faire… ou éviter de faire ! Les nouveaux apportent une nouvelle dynamique. Aujourd’hui, je suis serein car je sais que chacun a pris conscience du travail à accomplir. Chacun vient avec sa personnalité, ses idées et la manière de les mettre en place, mais il faut apprendre à le faire d’une façon collégiale ; nos décisions le sont, elles sont précédées de discussions. Quant à la minorité d’opposition, il est trop tôt pour juger son action. Nous avons été élus sur des projets différents… maintenant tous doivent participer aux débats.

Pour vous qu’est-ce qui est important pour un maire ?

Mon rôle au sein du conseil est de faire respecter « les trois temps » :

  • le temps du débat qui est primordial et doit se faire avec tous,

  • le temps des décisions,

  • le temps de l’exécution que tous doivent respecter, même s’il va à l’encontre de son choix personnel.

    Le maire doit faire preuve de disponibilité auprès de ses administrés : c’est l’amorce du dialogue ; il faut privilégier cette rencontre qui désamorce bien des conflits potentiels. On croit toujours que le maire est au courant de tout, certains ont même l’impression que le maire ne fait rien. Cela demande beaucoup d’organisation entre la profession et la mairie sans négliger la famille. Il est important de savoir déléguer, de faire confiance tant côté métier que côté mairie, je suis très bien secondé, cela me permet de gérer mes absences.

    Il est aussi important d’être présent à la vie associative ; pour moi c’est la moindre des choses face aux engagements de tant de bénévoles qui, du reste, sont sensibles à ces marques d’attention.

    Face à une situation nationale préoccupante dans divers domaines : finances, sécurité, mixité de la population, environnement…, quels sont vos choix prioritaires ?

    La morosité ambiante a sans doute pour origine le fait de ne pas voir l’avenir. Pour moi, je souhaite avant tout apporter aux Juziérois un cadre de vie harmonieux dans leur quotidien. Certes, on ne peut jouer côté économique mais il est possible d’améliorer le cadre de vie, il nous faut donc y être attentifs. Le politique éloigne souvent du quotidien ; notre chance ici est la proximité, alors œuvrons pour « le bien vivre à Juziers ».

    Le paysage de notre région change et va encore changer…, qu’en pensez-vous ? Comment une commune de petite taille comme la nôtre peut-elle faire entendre sa voix ?

    Les choses vont vite, très vite : l’école ne fédère plus et malgré l’évolution de la population, on ferme des classes !

    On a déjà eu du mal à faire admettre le regroupement de communes qu’il faut envisager d’ici peu le grand ensemble dit « Seine Aval ». De mutations en mutations, de Conseil général en Conseil régional…, quel avenir ? Quand l’administratif et le politique prennent le pas sur l’humain, il nous faut rester acteur dans ces bouleversements. La gestion sera de plus en plus centralisée. Hier, on avait des choix de projets qu’ils soient aidés ou non. Bientôt on ne pourra plus faire de projets…alors que faire ? Il ne restera plus qu’à assurer le fonctionnement des services dont les gens ont certes besoin mais, de plus, il n’est pas sûr que nous en aurons les moyens pour des raisons de restrictions financières. Il est bien difficile d’admettre que les acquis ne soient pas définitifs mais sans cesse remis en cause.

    Et pour conclure ?

    Dans cette période d’incertitude, il nous faut assurer ce « bien vivre ensemble » dont je vous ai parlé et cela quels que soient les opinions politiques, les courants de pensée, les croyances. On est tous différents, complémentaires ; on doit faire face et non confrontation, respecter chacun et pour cela le connaître ; rien de pire que l’ignorance de l’autre, le rejet sans connaître et sans chercher à connaître.

     

    (Propos recueillis par Ghislaine Denisot)

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