Le père Moïse Ndione

Nous sommes allés à la rencontre du père Moïse Ndione, tout nouvellement arrivé dans notre groupement paroissial de Meulan-Triel, nommé vicaire par monseigneur Luc Crepy, aux côtés du père Baudoin.

 

Bonjour, père Moïse, merci de nous accorder un peu de temps car venant à peine d’arriver, vous êtes en pleine installation au presbytère de Triel. Pouvez-vous vous présenter et évoquer votre parcours depuis le Sénégal, dont vous êtes originaire, à aujourd’hui ?

Effectivement, je suis né le 14 novembre 1959 à Thiès au Sénégal, à 70 km à l’est de Dakar, où j’ai fait mes études primaires. J’ai deux sœurs et trois frères.

Dès le CM1-CM2, je suis au contact du père missionnaire, Jacques Gilbert, en particulier aux messes de quartier et de la paroisse. Avec mes camarades, nous singions le prêtre en faisant semblant de dire la messe. A la différence des autres, je me suis vu devenir prêtre et pour me mettre à la suite du Christ, je rentre en 6ème au petit séminaire de Ngazobil au sud de Dakar. Puis en seconde jusqu’au bac, je retourne à Thiès au collège mixte Saint Gabriel tenu par les frères de Saint Gabriel. Après le bac je rentre au grand séminaire à Sébikotane proche de Dakar et je suis ordonné prêtre le 10 avril 1988. Chose importante pour la suite de mon parcours, durant le « moyen séminaire » je participe à des groupes Charismatiques. Mon évêque au Sénégal me nommera dans trois paroisses comme vicaire et ensuite dans deux paroisses comme curé. A partir de 1994, en étant en plus de mes fonctions, aumônier diocésain du renouveau Charismatique, je prêche des retraites au Foyer de Charité du Cap des Biches. C’est le 7 novembre 1997 que j’arrive dans les Foyers de Charité, tout d’abord en étant nommé père du Foyer de Charité du Cap des Biches. J’y reste jusqu’en janvier 2016. Durant cette période, je suis élu comme membre au conseil international des Foyers de Charité pour deux mandats : 2008-2012 et 2012-2016.

Quel événement vous fait-il quitter le Sénégal pour rejoindre la France ?

C’est en janvier 2016 que je quitte le Sénégal pour rejoindre Châteauneuf-de-Galaure dans la Drôme, pour être l’assistant du père du Foyer « Centre ». Puis le 18 juin 2016, je suis élu modérateur de tous les Foyers de Charité dans le monde, premier père modérateur venant d’Afrique. Ma mission sera de confirmer la foi de mes frères membres des Foyers à travers le monde. A chaque assemblée générale, l’objectif est de créer l’unité en votant les grandes orientations, véritable cahier des charges du modérateur et de son conseil, comme par exemple la formation intégrale, c’est-à-dire dans toutes les dimensions de l’homme, pour mieux former ceux que l’on accueille. Autre exemple, la présentation de notre unité dans la vocation des prêtres et des fidèles baptisés : c’est le message du Christ passé par Marthe Robin. Je poursuis cette mission jusqu’en février 2022. Ce rôle a été ensuite confié à deux délégués pontificaux : Laurent Landète et sœur Christine Foulon, nommés après monseigneur Michel Dubost chargé durant deux ans de gérer la crise provoquée par des suspicions d’abus sexuels. Les Foyers de Charité n’ont malheureusement pas été épargnés par ces graves dérives. Ensuite du 4 décembre 2023 au 27 juin 2024, je bénéficie d’un temps sabbatique à Jérusalem en étant aumônier de la communauté des frères de Saint-Jean-Baptiste de la Salle à la porte neuve de Jérusalem. C’était pour moi un temps de ressourcement et de relecture de mes missions antérieures. C’est en septembre 2024 que monseigneur Luc Crepy me met au service du Foyer de Charité et de la paroisse de Poissy où je reste jusqu’en août 2025 car il me nomme vicaire pour le groupement paroissial de Meulan-Triel à compter du 1er septembre 2025.

Avant d’évoquer votre nouvelle mission, pourriez-vous nous parler des Foyers de Charité, qui ont été une période marquante de votre vie pastorale ?

Les Foyers de Charité sont fondés en 1936 par Marthe Robin et le père Georges Finet à Châteauneuf-de-Galaure dans la Drôme.

Leur vocation des Foyers de Charité est de revivifier et fortifier les chrétiens dans leur foi, afin de leur permettre de vivre pleinement leur baptême et de contribuer à la vitalité de l’Eglise au service du monde entier. Et au-delà de la communauté des croyants, leur vocation est aussi de donner à tous les hommes la chance de rencontrer le Christ et de grandir en humanité.

Pour cela, ils organisent des retraites d’adultes et d’adolescents, des haltes spirituelles, des écoles de prière pour les enfants, des week-ends de préparation au mariage en lien, pour le Cap de Biches, avec les petites sœurs des maternités catholiques et des médecins. Certains Foyers de Charité proposent une école, des actions solidaires et des hébergements de vacances. Enfin, chaque année, au Cap des Biches, plus de dix mille jeunes se rassemblent pour célébrer la Pentecôte et se mettre en route pour le pèlerinage national de Popenguine (sanctuaire de Notre-Dame de La Délivrande).

On compte actuellement 68 Foyers de Charité dans le monde : 25 en Afrique, 24 en Europe dont 13 en France, 9 en Amérique du sud, 9 en Asie et 1 en Amérique du Nord.

Vous venez tout juste d’arriver dans notre groupement paroissial. Dans quel état d’esprit êtes-vous pour aborder votre nouvelle mission pastorale ?

Avec le recul, ayant commencé au séminaire très tôt, je constate que d’étape en étape, j’ai rencontré des personnes, ou des communautés, qui m’ont aidé à poursuivre ma route spirituelle, comme des « surpresseurs » qui permettent à l’eau d’aller plus loin dans le jardin.

Quand je suis arrivé dans les Foyers de Charité, mon expérience antérieure m’a servi et aujourd’hui, je pense que cette expérience va me servir. Cet équilibre entre vie de prêtre et vie en communauté me semble important. Restant membre des Foyers de Charité, j’accompagnerai trois retraites dans l’année dans des Foyers différents. Je rejoindrai une journée par semaine le Foyer de Charité pour ne pas perdre mes acquis par rapport aux temps d’oraisons et de prières.

Pour ma mission de vicaire, j’ai déjà rencontré le père Baudoin ; nous avons abordé l’organisation de l’ensemble du travail pastoral. J’ai hâte de rencontrer les paroissiens et au-delà toutes les personnes, de les écouter pour mieux connaître leurs aspirations les plus profondes. Etant dans le diocèse de Versailles depuis 2022, je souhaite poursuivre ce chemin et marcher avec les uns et les autres à la suite du Christ. Je serai moi-même enrichi des échanges et divers partages, pour discerner ensemble ce que l’on peut faire de meilleur et ce que ma présence peut apporter.

Un grand merci père Moïse pour votre accueil et votre disponibilité. Toute l’équipe des Echos de Meulan est heureuse de vous accueillir et de vous souhaiter une très bonne mission parmi nous. Compte-tenu de votre parcours spirituel, nous sommes confiants dans l’accompagnement pastoral que vous allez nous apporter.

 

Propos recueillis par Yves Maretheu

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