Mère Teresa de Calcutta ou l’absolu de l’amour

« Ne recherchez pas les grandes choses,

faîtes seulement les petites choses avec un grand amour ».

Un petit bout de femme a révolutionné notre planète en apportant un autre regard sur les plus défavorisés. Béatifiée par le Pape Jean-Paul II, en 2003, Mère Teresa vient d’être canonisée le 4 septembre dernier par le pape François, c’est-à-dire qu’elle est mise au rang des saints de l’Eglise catholique et comme telle, peut être vénérée officiellement.

Gonxha Agnès Bojaxhiu, plus connue sous le nom de Teresa de Calcutta, est née le 26 août 1910 à Skopje en Albanie, au sein d’une famille chrétienne. Elle est la dernière de trois enfants. Elle manifeste très tôt une foi profonde et entre à 18 ans dans la congrégation irlandaise des sœurs de Notre-Dame de Lorette qui travaillent comme missionnaires en Inde où elle est envoyée pour faire son noviciat. Puis elle sera directrice d’études à l’Ecole Saint Mary fréquentée par la haute caste. A Calcutta, la pauvreté est omniprésente dans les rues et sœur Teresa se sent appelée à prendre soin des pauvres parmi les pauvres ; en 1948, elle obtient l’autorisation de s’occuper des « intouchables » dans les taudis de Calcutta. Dès l’année suivante, une de ses anciennes élèves la rejoint, bientôt suivie d’autres.

1950 marque un vrai tournant avec la fondation des « Sœurs Missionnaires de la Charité » et l’ouverture d’une première maison des mourants dans un ancien temple de la déesse Kali, sans oublier la maison des orphelins et enfants abandonnés qu’elle appelait « le palais des enfants ». Impossible de citer toutes ses fondations : léproseries, dispensaires, écoles, crèches, orphelinats, … En 1963, elle fonde les « Missionnaires de la charité » pour les hommes et ouvre des maisons dans le monde entier : Rome, Venezuela, Australie, Jordanie, Londres, Yémen où ce sera le premier établissement chrétien, New York, …, soit à sa mort six-cent dix missions réparties dans cent vingt-trois pays.

La spiritualité de mère Teresa est sous-jacente à toutes ses entreprises ; elle s’incarne avec la fondation en 1976 d’une branche contemplative.

Appelée à participer aux instances nationales, elle est d’abord réticente « je ne suis pas faite pour les réunions publiques » puis y voit des avantages pour ses protégés. Ainsi elle accepte le prix Nehru, que lui remet Indira Gandhi en 1969, et le prix Nobel de la Paix, à Oslo en 1979. Elle rencontre nombre de personnalités politiques comme la reine Elizabeth, le prince Charles d’Angleterre, Hillary Clinton et tant d’autres et bien entendu religieuses : les papes Paul VI, Jean XXIII ou frère Roger à Taizé. A partir de 1960, elle parcourt le monde, donne des discours, récolte de l’argent pour ses fondations. Sa position contre l’avortement lui vaut des détracteurs, mais son courage et son humilité lui valent l’admiration des grands de ce monde. Jusqu’au bout de ses forces, elle continue à sillonner le monde.

Elle meurt le 5 septembre 1997 dans la maison mère des Missionnaires de la Charité, à Calcutta

Sa vie repose sur la prière entre autres celle du chapelet qu’elle récitait du matin au soir. Pourtant durant cinquante ans, elle a traversé un vrai désert spirituel « Ne croyez pas que ma vie spirituelle soit semée de roses,…c’est la fleur que je ne trouve presque jamais sur mon chemin. Bien au contraire, j’ai bien souvent les ténèbres pour compagnes ». Par-là, elle rejoignait les saintes Thérèse d’Avila et de Lisieux et saint Jean de La Croix ; comme eux elle a vécu jusqu’au bout l’épreuve de la nuit dans la foi. C’est bien un signe de sainteté reconnu par sa canonisation du 4 septembre 2016, dix-neuf ans seulement après sa mort. Au soir de notre vie, puissions-nous dire comme Mère Teresa « Jésus, je ne vous ai jamais rien refusé ».

Ghislaine Denisot

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