Et vous, où en êtes-vous ?

En ce temps pascal, les chrétiens se remémorent et célèbrent cet évènement fondamental et constitutif de notre foi : Jésus, le Christ, est ressuscité d’entre les morts après avoir été torturé et exécuté à l’époque de l’occupation romaine en Palestine. Le mot « résurrection » vient du latin « resurgere » qui veut dire « se relever ». En grec, les spécialistes utiliseront le mot « anastasis ».

Comment croire en un tel évènement irrationnel pour l’intelligence humaine ? Comment croire qu’un corps humain sans vie et en proie à la dégradation physique puisse revenir à la vie et agir au milieu de ses semblables ? Tant que nous nous arrêterons au principe que la vie c’est le corps, il nous sera extrêmement difficile de concevoir la résurrection. Si nous admettons que la vie, c’est l’esprit (ou l’âme) qui anime ce corps et que s’il y a dissociation entre l’esprit et le corps, le corps disparaît mais la vie reste et continue, alors la résurrection devient une réalité. A la mort du corps, c’est l’esprit/l’âme qui se relève et entre, sans obstacle, en communion totale avec Dieu. L’apôtre Paul parlera de corps glorieux. Notre vie terrestre sert à nous y préparer.

Jésus est bien mort. C’est attesté par l’autorité romaine, par les autorités religieuses juives de l’époque et par ses disciples. Le troisième jour de sa mise au tombeau, il est apparu vivant hors du tombeau, d’abord à quelques femmes et ensuite à ses disciples, y compris à sa mère Marie. Nombreux sont les témoins. Bien plus tard sur le chemin de Damas, Saul plus tard appelé Paul, un pharisien virulent contre les premiers chrétiens, vivra une expérience extraordinaire dans sa rencontre avec le Ressuscité. Cet incrédule total ressortira de cet évènement totalement converti à cette réalité. Il écrira cette phrase puissante : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine » (1 Co 15, 14). Sa certitude, sa foi sont absolues au point de finir martyr tant sa conviction était forte de cette réalité vécue et expérimentée.

Méditons quelques instants. Si la vie s’arrête à la mort de notre corps alors elle n’a aucun sens, elle ne vient de nulle part et va vers nulle part. On peut légitimement se demander pourquoi elle est apparue sur terre. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de scientifiques croyant en une génération spontanée. Si au-delà de la mort, on se relève dans une vie différente alors cela voudra dire qu’il y a une puissance qui gouverne le monde (l’alpha et l’oméga) et que cette Puissance est appelée « Dieu » par les chrétiens. Jésus, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, a rejoint la condition humaine afin d’enseigner et de témoigner au genre humain comment vivre afin de ressusciter et d’accéder à la vie éternelle en communion pleine et entière avec notre Créateur.

Dans notre méditation, interrogeons-nous sur le sens de la mort de Jésus et sur cet évènement extraordinaire qu’est la résurrection. Si Dieu a pris la peine de venir se joindre au genre humain, c’est par pur Amour pour sa création car il ne veut pas que le péché submerge le peuple qu’il a créé car sa création est total Amour. Le péché, c’est la mort ; il est en totale opposition à l’amour qui est la Vie ! Jésus s’est offert au monde pour faire comprendre que l’Amour de Dieu est total et inconditionnel. Pour cette mission, il ira jusqu’au bout, c’est-à-dire donner sa vie par Amour. C’est grâce à cet Amour absolu que la mort n’a pas eu de prise sur lui et que sa vie est devenue résurrection par la grâce de Dieu le Père.

Alors quelle est votre conviction, où en êtes-vous dans votre foi ? Croyez-vous en un matérialisme absolu, sans logique, sans suite, sans avenir ? Croyez-vous en une vie à laquelle nous sommes appelés à partager avec un créateur plein d’Amour ?

Si nous sommes pour une vie partagée au-delà de la mort alors tout prend sens dans une logique et une richesse infinie : un Dieu plein d’amour qui nous appelle à la vie éternelle en communion avec Lui.

Telle est l’Espérance chrétienne !

 

Yves Corvisy

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