Faites gaffe ! Gaston revient

«M’enfin!?» se seraient sans doute écriés Gaston Lagaffe et son génial créateur André Franquin, dessinateur belge décédé en 1997, à l’idée d’être exposés dans l’un des plus grands musées de la capitale. Après Hergé et Tintin au Grand Palais, le roi de la gaffe, à l’occasion de son soixantième anniversaire, a droit à un hommage au Centre Pompidou.

Ce qui a fait le succès du personnage.

Gaston Lagaffe doit son nom aux multiples gaffes qu’il engendre. Il apparaît pour la première fois dans le Journal de Spirou du 28 février 1957, dessiné en forme de S, ce qui lui donne un air nonchalant. Gaston est mince, a une tête ronde et un nez imposant. Il est capable de s’endormir debout et garde certains traits de caractère de l’adolescence dont sa vision idéaliste du monde, son côté rêveur et sa timidité dans ses amours platoniques avec Mademoiselle Jeanne. En jean, pull-over et espadrilles, assis sur une chaise, cigarette aux lèvres, Gaston est indolent, paresseux et gaffeur, trouvant le moyen par exemple, d’inonder les locaux ou de mettre le feu aux extincteurs. Il passe la plus grande partie de son temps à essayer d’éviter de travailler en se cachant dans une armoire ou, plus simplement, en dormant sur son bureau. Il ne cessera d’inventer divers objets et procédés destinés à lui faciliter le travail.

Gaston et les inventions

Gaston s’adonne à la chimie amusante à l’aide de kits destinés aux enfants et de divers produits trouvés par-ci par-là. Ne lisant pas le mode d’emploi, il réussira plusieurs fois à faire exploser une partie de l’immeuble avec ses nombreuses expériences et à provoquer la diffusion de gaz à effets divers (état d’euphorie ou de somnolence).

Sa personnalité

Dans le domaine alimentaire, Gaston affiche une attirance pour une série de produits populaires (sardines à l’huile, pilchards, saucisses en boite, crêpes, …) dont la consommation ou la préparation s’effectue bien sûr au détriment de son travail et parfois même au péril de son entourage. Il pratique aussi en toute bonne foi une cuisine expérimentale qui se voudrait gastronomique (morue aux fraises, cabillaud à l’ananas), ne parvenant qu’à susciter le dégoût et entraîner divers états pathologiques dans son entourage.

Gaston et la nature

Fervent défenseur de la cause animale, ses principaux compagnons sont un chat turbulent (le chat dingue) et une mouette rieuse qui sont les personnages principaux de plusieurs gags. Lagaffe a également d’autres animaux plus discrets: le poisson rouge Bubulle, la souris Cheese, le hérisson Kissifrott, … Gaston apparaît sensible et se porte régulièrement au secours des animaux. Il lui arrive ainsi de recueillir des chatons abandonnés, de sauver une dinde de Noël, de récupérer un homard dans un restaurant pour lui éviter de finir ébouillanté et de militer régulièrement pour la protection des baleines.

Ses collègues de bureau

Outre Mademoiselle Jeanne, il a quelques amis tels que Bertrand Labévue, Gustave, Manu. Certains personnages ne l’aiment pas vraiment comme Ducran et Lapoigne, Mélanie Molaire la femme de ménage, Monsieur Boulier le comptable ainsi que Monsieur de Mesmaeker, homme d’affaire aux mystérieux contrats. Toutefois son plus grand ennemi reste le policier Longtarin.

Sa voiture et l’agent Longtarin

Gaston se déplace dans un vieux tacot jaune et noir délabré qui donne lieu à de nombreux gags, soit par son état: pannes à répétition, lenteur, pollution… soit par les améliorations que Gaston tente de lui apporter: un tuyau de poêle pour évacuer la fumée, un aspirateur à neige, un ballon pour récupérer les gaz d’échappement, … Comme beaucoup des inventions de Lagaffe, elles finissent souvent en catastrophe. La voiture intervient également dans les gags avec l’agent Longtarin (long nez en argot). C’est un personnage récurrentobsédé par sa volonté de verbaliser Gaston, souvent pour stationnement interdit et parfois pour non-conformité de sa voiture.

Les aventures de Gaston ont pris fin à la disparition de son créateur. En plus des parutions dans le Journal de Spirou, seize albums ont été écrits par Franquin et réédités en dix-neuf albums en 1997.

Pour cette exposition unique, Gaston Lagaffe résidera jusqu’au 10 avril dans la Bibliothèque Publique d’Information du musée (BPI). Des planches originales, des dessins inédits,

des photographies et des inventions en tous genres y sont présentés pour (re)découvrir le gaffeur de Franquin. Entrée gratuite.

Geneviève Forget

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