STÉPHANIE CHOCRAUX et ROBERT SAINT-ÉTIENNE

Vous connaissez sans doute «le Rotary International», club mondialement célèbre et dont la devise «servir d’abord», résume mieux qu’un long discours la vocation. C’est dans la superbe salle dans laquelle les membres du club local se réunissent que nous avons rencontré pour vous son président actuel, Robert Saint-Etienne et celle qui prendra sa succession dès juillet prochain, Stéphanie Chocraux. Nous vous invitons à mieux connaître toutes les actions menées par ceux que l’on appelle «rotariens».

Bonjour madame Chocraux et monsieur Saint-Etienne, merci de recevoir Les Echos. Nous avons tous entendu parler du Rotary International, comment est-il né ?

Robert Saint-Etienne (RSE): C’est au début du siècle dernier, en 1905 exactement, que Paul Harris, alors jeune juriste américain, eut l’idée de créer avec des amis un groupe constitué au départ de relations. Après avoir hésité sur le nom à donner à cette nouvelle association, c’est le nom de «Rotary International» qui fut choisi. Pour son symbole de rotation des lieux de réunion dans un premier temps, mais aussi celle de la présidence. En effet, dans notre club le président change chaque année le 1er juillet. Depuis sa fondation, le Rotary a beaucoup évolué, il existe maintenant 35 000 clubs comme le nôtre et nous sommes plus d’1,2 million «rotariens» dans deux cents pays, ce qui fait de notre organisation la première non gouvernementale et non religieuse dans le monde.

Stéphanie Chocraux (SC): Nous sommes organisés en district, il y en a 540 dans le monde, 18 en France où 1060 clubs sont recensés et auxquels sont affiliés plus de 33000 adhérents.

Parlez-nous un peu du Rotary-club de Meulan-Les Mureaux, depuis quand existe-t-il?

RSE: Il a été fondé en 1965; nous avons fêté il y a deux ans notre cinquantième anniversaire et nous comptons encore parmi nos membres, deux rotariens «fondateurs», André Hamayon et Claude Rougemont qui nous apportent leur grande expérience.

SC: Notre club, qui se réunit chaque mercredi soir dans notre grande salle sous l’emblème de la «roue», compte actuellement vingt-neuf membres, dont six femmes, nous en accueillerons d’ailleurs bientôt une septième.

Pour votre part, comment avez-vous intégré le Rotary Club, qu’est-ce qui a motivé votre adhésion?

SC: Je suis commerçante à Hardricourt où il n’existait pas d’association de commerçants. J’en ai donc créé une et en suis devenue présidente ce qui m’a amenée à faire la promotion du commerce auprès des jeunes. J’ai donc eu l’opportunité d’intervenir en milieu scolaire, en particulier au collège de la Montcient à Gaillon. C’est au cours de ces interventions que j’ai rencontré un membre du Rotary Club qui agissait dans le même sens que moi. L’action menée par ce club m’a intéressée; j’ai par la suite participé à un repas partagé avec les rotariens, puis à une réunion et suis maintenant membre à part entière depuis 2012.

RSE: Mon adhésion est un peu moins récente, elle date de 1992. C’est surtout la curiosité qui m’a amené au Rotary. J’en avais entendu parler, j’y avais des amis, et comme Stéphanie, cette organisation m’a plu et je me suis donc logiquement engagé. Ce qui a motivé, et motive encore ce choix, c’est l’envie d’agir, d’aider concrètement, de participer «en direct» à des actions professionnelles et humanitaires. Je crois que c’est le cas pour la plupart des rotariens, la notion de service est vraiment notre priorité!

 

Le président du Rotary change chaque année

 

Vous disiez tout à l’heure qu’un nouveau président était réélu chaque année, c’est assez original, non?

RSE: C’est effectivement assez rare dans le milieu associatif. En évoluant de cette manière, nous voulons montrer notre volonté d’insuffler en continu une vraie dynamique au club. Chaque président a sa personnalité et apporte sa «propre note» tout au long de son année de présidence. Bien sûr, cette transmission s’inscrit aussi dans une perspective de continuité, car souvent nos actions perdurent sur plusieurs présidences; ainsi depuis quelques mois déjà, Stéphanie et moi travaillons ensemble pour préparer celles à venir.

Justement, nous savons que ces actions sont nombreuses et variées, pouvez-vous nous en parler?

SC: L’action phare du club a lieu à chaque fin d’année, il s’agit de «Noël pour tous». Cette opération se décompose en trois phases. Il faut tout d’abord, et cela prend un week-end complet, collecter des aliments dans des supermarchés de la région, en l’occurrence Casino à Hardricourt et Super U à Juziers. Il nous faut ensuite composer des colis à partir de listes préparées en collaboration avec les CCAS des communes concernées : Ecquevilly, Les Mureaux, Meulan, Hardricourt, Mézy, Vaux, Evecquemont, Seraincourt et Juziers, ainsi que les paroisses des Mureaux et de Meulan; cette tâche prend également un week-end et enfin nous distribuons nous-mêmes ces colis lorsqu’ils sont prêts.

RSE: L’année dernière, nous avons collecté plus de deux tonnes de marchandises et réalisé cent cinquante colis destinés à plus de cinq cents personnes: ce n’est pas rien, et cela fait maintenant vingt-trois ans que nous menons cette action. Il faut aussi préciser que nous sommes aidés pour la collecte comme pour la confection des colis par quelques jeunes collégiens volontaires. Nous collectons aussi des jouets que nous remettons aux enfants à cette occasion.

SC: Nous intervenons aussi au collège de la Montcient même si c’est un peu plus compliqué actuellement suite à la récente réforme du collège. Avec les enseignants et les parents d’élèves, nous participions à un véritable forum des métiers qui permettait aux élèves de mieux connaître les professions, ce qui pouvait les aider dans leur choix. Toujours dans le même établissement et afin de sensibiliser les collégiens à l’importance de la communication en milieu professionnel, nous intervenions aussi dans la formation à l’expression écrite et orale. Nous réfléchissons actuellement à une nouvelle forme d’action dans ce domaine.

RSE: Grâce à un réseau de connaissances, nous pouvons aussi aider les collégiens de classe de 3ème lorsqu’ils sont en recherche d’un stage d’observation, ce qui n’est pas toujours aisé si l’on n’a pas de relation. Dans certains cas, nous apportons aussi notre aide à des jeunes diplômés en recherche d’emploi; nous aidons ponctuellement des jeunes étudiants qui vont étudier à l’étranger et cette année, nous avons soutenu Gaëtan Henry qui a participé au 4L Trophy.

Toutes ces actions sont menées au niveau du club; nous participons également au niveau du district Paris Ile-de-France-Ouest à l’opération nationale «Espoir en tête». Afin d’apporter notre soutien à la recherche fondamentale sur le cerveau, nous vendons des billets pour un spectacle; cette année, il s’agit de «La Belle et la Bête», le nouveau film de Walt Disney. Depuis onze ans, cette opération a permis de remettre près de dix millions d’euros aux centres de recherche…

En ce qui concerne l’international, nous participons financièrement à la «Fondation Rotary». Elle mène de nombreux projets dans six domaines d’action: paix et prévention, eau et assainissement, santé de la mère et de l’enfant, alphabétisation et éducation, prévention de l’illettrisme, développement économique et local et enfin prévention et traitement des maladies. Dans ce domaine, on peut citer particulièrement le travail fait pour éradiquer la poliomyélite dans le monde en vaccinant plus de deux milliards d’enfants dans cent vingt-deux pays.

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Du théâtre, des brocantes, des spectacles pour aider au financement

 

Je vois que vous ne manquez pas d’activité, mais dites-nous, comment financez-vous toutes ces opérations?

SC: Nous organisons des concerts, des soirées théâtre, des compétitions de golf, des brocantes, etc. Chaque activité nous permet de récolter un peu de ce qui finance nos projets. Nous profitons d’ailleurs de cet entretien pour annoncer notre prochaine soirée; ce sera un concert de jazz mettant en scène le groupe «3 for swing» qui interprétera des morceaux de Nat King Cole. Il aura lieu à la Bergerie de la Ferme du Paradis à Meulan le 6 mai prochain, voilà une belle occasion pour ceux qui le souhaitent de nous aider!

RSE: Pour les amateurs, nous proposons aussi une brocante à Condécourt le 14 mai et, pour voir un peu plus loin, une soirée théâtre dont le programme n’est pas encore défini, à la mi-octobre.

Pour conclure, et c’est peut-être au futur président que je vais m’adresser, comment voyez-vous l’avenir?

SC: Je ne peux être qu’optimiste à l’aube de cette année de présidence. Bien sûr, je sais que je vais devoir m’impliquer plus que les autres années, c’est le rôle du président, mais j’ai des projets plein la tête. Comme l’a dit Robert, le changement génère un nouvel élan et du dynamisme. Au cours de cette année, j’envisage de m’ouvrir davantage sur les autres clubs de la région, de multiplier les contacts, d’utiliser aussi les moyens technologiques qui sont aujourd’hui à notre disposition et, par là, d’intensifier notre participation au niveau du district. J’envisage aussi de redémarrer notre action auprès des jeunes, notamment au collège de la Montcient, enfin, j’aimerais aussi développer un projet à l’international, comme vous voyez, je ne manque pas de projets…

Voilà effectivement un beau programme, merci beaucoup madame Chocraux et monsieur Saint-Etienne pour toutes ces précisions, nos lecteurs connaissent maintenant un peu mieux le «Rotary». Nous vous souhaitons bon courage et vous disons encore bravo pour votre générosité et le temps que vous donnez pour «les autres»!

(Propos recueillis par Jannick Denouël)

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