Au revoir de Mgr Eric Aumonier en la collégiale de Mantes-la-Jolie

Après vingt années au service du diocèse des Yvelines, monseigneur Eric Aumonier a pris sa retraite(1). Emérite désormais, il a formulé ses adieux au cours d’un pèlerinage qui passa par cinq grandes villes : le dimanche 17 janvier, il est venu visiter une dernière fois les paroissiens de Meulan-Poissy et Mantes.

La collégiale de Mantes était pleine cet après-midi-là, compte-tenu de la nécessaire distanciation sanitaire. La célébration s’est déroulée en présence de Pierre Bédier, président du Conseil départemental des Yvelines, Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, Raphaël Cognet, maire de Mantes-la- Jolie, Cécile Dumoulin, conseillère départementale, Omar Eddaoudi, imam de la grande mosquée de Mantes la Jolie.

Accompagné par Monseigneur Bruno Valentin, évêque administrateur, et d’un grand nombre de prêtres et de diacres, Eric Aumonier a concélébré une très émouvante célébration eucharistique, animée par une magnifique chorale, dirigée par un maître de chorale plein d’entrain.

Accueilli par le père Matthieu Williamson, curé de la collégiale, l’évêque émérite a évoqué quelques points de sa mission en Yvelines : l’ordination de quatre-vingt six prêtres diocésains et trente-cinq diacres permanents, la réouverture du séminaire de Versailles, l’ouverture du lycée Jean-Paul II à Sartrouville, la consécration de plusieurs églises, le synode diocésain en 2010, la création d’un service d’accompagnement des laïcs en 2003. Il a rappelé l’achat d’un terrain qui permettra de bâtir l’église Saint-Joseph-le-Bienveillant à Voisins-le-Bretonneux et aussi les deux grands pèlerinages à Lourdes et à Notre-Dame-de-la-Mer, chaque 15 août près de Mantes. « C’est devenu une coutume. J’espère que cela deviendra une tradition ». Avec beaucoup de délicatesse et d’humilité, il s’est interrogé : « Ai-je assez fait ou bien fait ? Ai-je été un bon père ou un bon frère pour chacun ? Je voudrais demander pardon à tous ceux que j’ai pu blesser… »

A un journaliste de 78Actu, l’évêque émérite déclarait : « ces dernières semaines, des catholiques ont manifesté pour avoir le droit d’assister à la messe ; ainsi donc, on a pu voir que les chrétiens n’avaient pas disparu. Ces événements doivent être l’occasion de penser à notre conversion, à l’approfondissement de notre foi. La vie chrétienne est dans la pratique du culte, mais pas seulement. Elle réside aussi dans nos actes et dans ce que nous faisons pour les autres. Nous sommes tous responsables du bien commun. Je pense aussi à tous ces instants de prière avec les membres d’autres religions. Ils ont été intenses et ont exprimé notre bonne entente, fruit d’un long tissage de nos liens. »

A la fin de la messe de Mantes, Mgr Aumonier annonça : « je vais me retirer à Paris, à la paroisse Saint-Augustin. Chaque fois que je célébrerai l’eucharistie, j’offrirai le sacrifice du Seigneur pour chacun d’entre vous ; tous les jours, j’aurai ces visages et ces histoires très présentes à l’esprit. Le mieux que je puisse faire et que j’ai cherché à faire, toujours, c’est de vous donner l’espérance ».

Le père Matthieu Williamson, prêtre de la paroisse, lui a rendu hommage, soulignant qu’Eric Aumonier était à l’initiative du pèlerinage reliant la collégiale à Notre-Dame de la Mer, en 2003 pour l’Assomption, « rassemblant des fidèles venus des quatre coins du diocèse au cœur de l’été. Ce pèlerinage a scellé votre attachement spécifique aux fidèles des quartiers populaires, a poursuivi le curé. L’implantation de la communauté du Rocher aux Mureaux en 2010, témoigne aussi de ce souci ».

Eric Le Scanff

  • Quelques éléments biographiques

Eric Aumonier est né le 22 février 1946, à Paris. Licencié en philosophie et docteur en théologie, il a été ordonné prêtre le 2 juillet 1971 pour le diocèse de Paris.

À la fin de ses études au séminaire français de Rome et à l’université grégorienne, il est nommé vicaire, en 1973, à Saint-Ferdinand des Ternes (Paris) et aumônier du lycée Carnot. En 1977, il devient professeur de théologie et directeur spirituel au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Supérieur en 1984 de la maison de propédeutique parisienne Saint-Augustin à sa fondation, puis en 1990 du Séminaire diocésain de Paris, il est ordonné évêque de Paris le 11 octobre 1996, auxiliaire du cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris. Sa devise épiscopale est : « Avance au large ! »

Nommé évêque de Versailles le 11 janvier 2001, il succède à Mgr Jean-Charles Thomas et est installé à la cathédrale de Versailles le 25 février 2001. À l’approche de ses 75 ans, il présente sa démission au pape François qui l’accepte le 17 décembre 2020. Il devient alors évêque émérite de Versailles. Depuis le 8 février, il est nommé pour représenter l’Église catholique dans le suivi des travaux de restauration de la cathédrale Notre Dame de Paris.

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