Aux détours des bruissements de l’eau à Oinville-sur-Montcient

Le printemps sera bientôt là (enfin sur le calendrier) et avec lui, le besoin de revoir s’éveiller la nature après les rigueurs de l’hiver. Retrouvez et appréciez cette belle saison en suivant le cours de la Montcient.

La Montcient ! Cette modeste rivière de onze kilomètres prend sa source à Sailly et rejoint l’Aubette quatre cents mètres environ avant leur embouchure commune dans la Seine, à Meulan, face à « l’Ile Belle ».

De tous les villages traversés par cette rivière, arrêtons-nous à Oinville-sur-Montcient où de nombreux moulins bordent encore le cours d’eau. Certes, ils ne sont plus en activité mais la grande quantité de ces bâtiments abandonnés nous rappelle la période d’avant l’urbanisation où le blé, avec les plaines du Vexin toutes proches, était la culture la plus répandue dans la région. Au XIXème siècle, une quinzaine de moulins bordait la rivière ; c’est dire si la meunerie constituait alors une activité vitale pour la petite vallée.

Comme toutes les vieilles pierres, ces bâtiments ont une histoire. Le moulin le plus en amont est le Moulin de Bonival (voir photo) qui servit à moudre le grain jusqu’en 1852 avant d’être reconverti en atelier de petite mécanique pour chaînes de montres, tire-bouchons… Après une longue période de désaffection, on l’utilisa pour alimenter une turbine et produire de l’électricité jusqu’en 1973.

Un peu plus loin, voici le Moulin de Bachambre restauré par ses derniers propriétaires. La roue de 4,66 mètres de diamètre tournant à six tours minute était capable d’alimenter le moulin en électricité. Conçu pour le travail de papeterie ou de meunerie, il fut mis en service en 1828. Un siècle plus tard, une petite usine y a été installée pour effectuer du polissage et nickelage de petites pièces comme des pinces à bicyclette.

Le Moulin de Gournay, avec sa roue de 5,80 mètres, a moulu le grain jusqu’en 1847 avant d’être converti en moulin à papier. En 1910, équipé de puissantes machines à vapeur, il fournissait du travail à de nombreux habitants. Le carton restait son domaine principal, puis sa production se diversifia au milieu des années 1960 pour se transformer en fabrique de feuilles plastique. Mais la carrière agitée de ce moulin s’achève en 1977, à la suite de l’incendie qui ravagea les entrepôts.

Le plus en aval est le Moulin Gaillard qui a presque toujours appartenu à la même famille. Il est aussi le plus ancien puisque, semble-t-il, on parlait déjà de lui en 1101. Toute sa carrière a été consacrée au blutage du grain jusqu’en 1958.

Amoureux de patrimoine et de vieilles pierres ? Alors n’hésitez pas à redescendre cette rivière sinueuse dans une nature verdoyante !

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