Père Eric Duverdier

 nommé depuis le 1er septembre dernier, curé du groupement paroissial de Meulan – Triel et prêtre référent pour l’établissement catholique d’enseignement Notre-Dame de Triel, pour l’établissement catholique d’enseignement Mercier-Saint-Paul de Meulan et pour l’AEP (Aumônerie de l’enseignement public) de Meulan – Triel.

Un grand merci de recevoir les Echos de Meulan pour nous permettre de vous présenter à nos lecteurs dès notre numéro de rentrée. Pour cela pouvez-vous, tout d’abord nous parler de vous et de votre parcours ?

Dernier de cinq garçons, je suis d’origine basque mais je grandis à Chatou où j’effectue ma scolarité tout en étant servant d’autel, scout et membre du conseil pastoral de ma paroisse. Je poursuis mes études à Paris jusqu’au bac économique puis en école de commerce. J’entre dans la vie professionnelle dans la logistique et les achats internationaux.

Une question que l’on a dû vous poser fréquemment : quand et comment vous est venue votre vocation de prêtre ?

Enfant et étudiant, je faisais partie des « Adorateurs de Montmartre », cela a été le fil conducteur de ma vocation. J’ai d’abord ressenti un appel le jour de ma 1ère communion. J’en ai parlé enfant, beaucoup moins durant mon adolescence et c’est au lycée que notre aumônier m’a posé la question : as-tu déjà pensé à devenir prêtre ? Ce n’est qu’aux JMJ de Rome en 2000 que j’ai dit oui à Dieu, à une condition : qu’il me rende heureux chaque jour de ma vie. Il ne s’est jamais défilé depuis ! J’ai conforté mon aspiration à devenir prêtre avec le livre du cardinal Joseph Ratzinger (devenu Benoit XVI), « Serviteurs de votre joie » (1).

Vous quittez donc le milieu professionnel pour devenir prêtre ?

Oui, j’entre en formation à la maison Saint-Jean Baptiste à Versailles en 2006, puis en 2007 au nouveau séminaire Pierre de Porcaro à Chatou pour deux années de philosophie. Je passe ensuite trois ans de théologie au Studium de Notre Dame de Vie à Venasque dans le Vaucluse, puis deux ans de plus pour obtenir la licence canonique. Je me suis spécialisé dans les questions d’anthropologie, en particulier l’amitié.

Pensiez-vous faire autant d’années d’études ?

Pas du tout. Et je reconnais que c’est par obéissance que j’ai poussé aussi loin. Mais cela m’a fait découvrir que c’est cette obéissance qui m’a rendu libre. Tout d’abord cela m’a donné le temps et l’opportunité d’accomplir tous mes rêves d’enfant et d’entrer ainsi au séminaire sans frustration. Ensuite, cela m’a donné la capacité à faire des choix et à les assumer (choix volontaire du célibat par exemple). Enfin, cela m’a permis de m’engager au service des autres : hospitalier à Lourdes durant dix ans (avec les scouts Foulards Blancs), service militaire volontaire dans la gendarmerie, secouriste à la Protection Civile de Paris durant cinq ans…

Vient le moment de votre ordination ?

Oui, après mes périodes en paroisse aux Mureaux, à Sartrouville, au Val Fourré et dans la vallée de Chevreuse, je suis diacre dans une paroisse rurale de 4 000 habitants avec quatre clochers dans le Vaucluse. Puis ordonné prêtre le 30 juin 2013 à Versailles, j’y retourne un an.

En 2014 je suis nommé vicaire à la paroisse Sainte-Jeanne d’Arc à Versailles où je suis en charge plus particulièrement de la pastorale des jeunes : servants d’autel, scouts, Resucito (groupe de prières à Versailles), préparation au baptême et au mariage, accompagnement des jeunes foyers et prêtre accompagnateur du collège et lycée Saint-Jean-Hulst de Versailles. J’y suis resté jusqu’à ma nomination de curé du groupement paroissial de Meulan – Triel.

Avant d’aborder votre nouvelle mission, est-il indiscret de vous demander si vous avez des hobbys ?

Non, pas du tout ; au lycée et étudiant, j’ai fait du théâtre et de la comédie musicale comme acteur ou réalisateur. J’aime le sport, la natation, le VTT et le tennis et d’une manière générale, j’aime l’eau et je suis ravi de retrouver les bords de Seine comme à Chatou. Mes autres passions, vous les découvrirez bien vite !

Comment accueillez-vous votre nomination de curé du groupement paroissial de Meulan-Triel ?

Avec joie car le père Patrick Bonafé et le père Matthieu Berger me parlaient de ce secteur avec enthousiasme et affection. Joie également de retrouver la Seine, environnement familier à l’égard de mon enfance. Enfin, heureux également de retrouver un groupement à taille humaine favorisant les contacts car la paroisse Sainte-Jeanne d’Arc de Versailles d’où je viens compte près de 3 000 pratiquants. Cela rend les contacts personnels moins faciles. Bien sûr,  le territoire du groupement paroissial de Meulan – Triel, est plus vaste mais je pense qu’il est une chance par sa diversité. A nous de lui donner tout son sens et de lui faire porter du fruit.

Justement, comment voyez-vous votre pastorale et quelles sont vos attentes ?

Personnellement je vois ma mission en m’appuyant sur cinq axes :

  • annoncer l’Evangile,
  • donner les sacrements,
  • aider à l’enracinement dans la vie chrétienne,
  • favoriser la communion dans la communauté,
  • administrer la paroisse en bon père de famille.

Je veux être serviteur de votre joie et en particulier de la joie de célébrer ensemble, de nous retrouver, car pour moi la clé c’est la communion qui est la visibilité et le rayonnement de la communauté, la crédibilité de l’Evangile et ce qui le rend accessible.

Je souhaite que nous portions ensemble des projets dans une ambiance de vie de famille. Je ne suis pas pour des rapports pyramidaux mais pour que nous soyons tous responsables de l’annonce de l’Evangile en étant serviteurs dans l’Eglise. Je sais que ce groupement est vaste et que chaque clocher a son histoire, aussi je ne chercherai pas à faire de la fusion mais à favoriser la communion.

Vous me questionnez sur mes attentes. La première, c’est de sentir que chaque membre de la communauté veut faire vivre cette communauté qui est la sienne et que nous formons ensemble, de percevoir le désir fort de chacun de se sentir responsable de tous ces éléments de vie. Pour être un prêtre heureux, il faudra que je reste au cœur de ma mission, à ce qui lui est spécifique et que je ne peux pas déléguer. Il faudra aussi que je garde un temps raisonnable pour prier et pour me reposer ! Aussi, j’aurai besoin d’être soutenu, très concrètement, dans toutes les tâches du quotidien, comme dans une maison de famille où tout le monde doit mettre la main à la pâte. J’aurai également besoin que l’on me laisse du temps pour découvrir, rencontrer, écouter, comprendre. Et s’il y a nécessité de changements, nous les envisagerons ensemble, plus tard.

Pour conclure, avez-vous un message particulier ?

Je pense que nous, chrétiens, il faut que nous arrivions à nous extraire de la spirale infernale de la simple réaction à la succession des événements. Nous ne sommes pas là pour réagir passivement mais pour désirer activement et préparer ensemble un chemin d’avenir, de joie, de paix, d’unité pour nous-mêmes et pour le monde. Aidons à déployer ce qui est bon, beau et cessons de consacrer nos énergies à critiquer. J’aime bien l’exemple du potager : ce n’est pas le fait d’arracher les mauvaises herbes qui va rendre le jardin plus beau, si l’on ne prend pas aussi le temps d’entretenir les légumes et les fleurs. Concentrons-nous donc sur le bien, où qu’il se trouve, et quelle que soit la personne qui le porte.

Un grand merci père Eric pour votre accueil et le temps que vous avez consacré à cette interview. Bienvenue dans notre groupement paroissial de Meulan -Triel et nous formulons le vœu que vous vous y sentiez-bien.

 (1) livre paru en 2005 aux éditions Fayard.

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