GÉRARD MERCATOR, L’HOMME QUI A PERMIS LE GPS

Son nom ne nous est pas familier et pourtant, Gérard Mercator nous accompagne au quotidien. Que ce soit sur les bancs de l’école, sur les téléphones portables ou en voiture, ses travaux nous facilitent la vie. Il y a 500 ans, il a été à l’origine de la première représentation moderne du globe. Il a donné son nom à un système de projection statistique dans lequel les méridiens sont représentés par des droites parallèles équidistantes et les parallèles, par des droites perpendiculaires aux méridiens. Depuis, d’autres découvertes ont permis l’amélioration de son travail comme plus récemment le GPS, inventé grâce à un système de positionnement par satellites.

Mathématicien et géographe d’origine allemande, Gérard Mercator nait le 5 mars 1512 à Rupelmonde aux Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique). Il fait ses études à Louvain en 1530 sous la direction de l’astronome Frisius qui l’initie à la construction et représentation du globe. Entre convictions intellectuelles proches des enseignements d’Aristote et foi chrétienne, Mercator occupe une grande partie de sa vie à prouver la création du monde et de nombreux récits bibliques.

En 1537, il produit une carte de la Terre sainte comprenant plus de quatre cents noms et indiquant l’itinéraire des israélites lors de la traversée du désert après leur sortie d’Egypte. L’exactitude et la minutie de son travail lui valent l’admiration de ses contemporains à tel point que l’année suivante, il publie sa première carte du monde où l’on retrouve cette terre lointaine appelée « Amérique ».

Victime de l’Inquisition

En cette période d’exploration des océans, de nouvelles terres sont découvertes. A la demande de Charles Quint, le monarque chrétien le plus puissant du XVIème siècle, Mercator réussit en 1541 à réaliser un globe terrestre et un globe céleste plus précis que tous ceux qui existaient à l’époque.

Mais le XVIème siècle est le temps des remises en question ; l’Eglise est en plein doute et de nombreuses voix s’élèvent contre ces agissements et le dogme de la foi chrétienne. Rallié à la doctrine de Luther, Mercator est arrêté en 1544 pour avoir écrit des lettres considérées comme suspectes. La publication de sa carte de la Terre sainte, acclamée un temps, devient subversive. Accusé d’hérésie, il est incarcéré au château de Rupelmonde. Il y passe neuf mois et doit sa libération à de puissants protecteurs.

L’homme qui valait 1000 francs

En 1552,  il accepte la chaire de cosmographie à l’université de Duisbourg en Allemagne. Il travaille à l’élaboration d’une projection de la terre qui le conduit à publier en 1569 les dix-huit feuilles de « La projection de Mercator », fournissant ainsi aux navigateurs une réelle description des contours des terres.  Grâce à l’imprimerie, l’Europe devient le centre d’information et de diffusion de cartes géographiques de l’époque. Il publie les premières planches de son œuvre en 1585, avant de la compléter en 1589, année où il baptise son recueil « Atlas ». Il sera le premier à donner ce nom à un ouvrage de cartographie. Son fils achève leur publication un an après la mort de son père, survenue le 2 décembre 1594 à Duisbourg.

En Belgique, le portrait et le nom de Gérard Mercator restent aujourd’hui encore familiers. Son visage figurait sur les billets de 1 000 francs belges avant l’entrée en vigueur de l’euro. De nombreuses rues portent son nom dans le pays ; une statue le représente à Bruxelles et le voilier qui servit de navire-école à la marine marchande belge s’appelait « Mercator ».

Geneviève Forget

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