La complainte du renardeau

Alors que partout a repris la période de chasse, me revient en mémoire le sonnet ci-dessous composé voici plus de trente ans, mais qui doit à chacun poser une interrogation.

 

Il était resté seul tout au fond du terrier,

Trop petit pour sortir chercher sa nourriture,

Trop faible pour braver une hostile nature

Où partout règne l’homme, insatiable guerrier.

 

Il était resté seul et sa voix pour crier,

Clamer son désespoir, la faim qui le torture,

Il était resté seul ! Oh faible créature !

Dans les sentiers profonds, rôde ton meurtrier :

 

L’homme, l’horrible garde, ennemi de ta race,

Qui pour un vil plaisir que l’on dénomme chasse

Massacra tour à tour chacun de tes parents…

 

Et seuls, le vent qui passe et l’arbre centenaire,

Témoins vingt mille fois de drames déchirants,

Dans la sombre forêt, pleurent sur ta misère.

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