La fille qu’en était pas

Professeur d’université, monsieur Georges Cazenave,  que j’ai connu jadis dans les cercles littéraires parisiens, était un poète classique mais qui parfois savait présenter dans un style décontracté et hors prosodie, des textes qui ne manquaient pas d’une certaine profondeur, tels celui-ci dont la dernière ligne appelle à la réflexion :

C’était un’ fill’ qui riait pas,
Au teint fané, aux souliers plats ;
Et bien qu’elle eût vingt ans, déjà,
Ell’ avait pas touché au tas
Des petits bonheurs d’ici-bas.
C’était un’ fill’ qui chantait pas ;
On savait pas c’ qu’elle avait là !
Ell’ s’en allait, laissant les bras
Tomber le long de son corps las,
Tout lui semblait couci-couça !
C’était un’ fill’ qui mentait pas,
Qui  faisait point de tralala !
Et pour mieux cacher ses appats
Dont personne ne faisait cas,
Se fagotait, de haut en bas.
C’était un’ fill’ comme ‘ y en a pas !
Ell’  avait point fait de faux pas !
C’était pas qu’ell’ en voulait pas !
Mais, en la voyant plantée là,
Qui donc aurait pensé à çà ?
C’était un’ fill’qu’en était pas !
Ell’ riait pas, ell’ chantait pas,
Ell’ s’mirait pas, ell’ mentait pas !
Ell’ se donnait point du tracas
Pour chercher à plaire aux beaux gars.
Un peu bêta : alors …voilà ?

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