La preuve du Paradis

« Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » (St. Jean de la Croix)

Notre conscience ordinaire est totalement dépendante du bon fonctionnement du cerveau et disparaît, logiquement, avec celui-ci. Mais, y a-t-il aussi en nous une conscience indépendante du corps ? Le docteur Eben Alexander, neurochirurgien américain, chercheur et praticien renommé, a changé totalement de point de vue sur cette question. C’est le sujet de « La preuve du Paradis« , relation d’une EMI (1) qu’il a vécue en novembre 2008.

Avant cette expérience, le docteur Eben Alexander, chirurgien du cerveau, avait opéré des centaines de personnes. Parfois ses patients lui relataient d’extraordinaires expériences, vécues pendant les périodes d’inconscience totale. En bon médecin, il les écoutait avec bienveillance. En scientifique, il classait ces expériences parmi les fantasmes générés par un cerveau luttant pour la survie. Une posture que la très grande majorité de ses collègues aurait approuvée.

 

Confronté lui-même à une forme de méningite très grave, dont l’issue est inévitablement la mort ou une survie végétative, il a connu la mort clinique pendant sept jours. Son retour à la vie et la récupération rapide et totale de ses facultés sont considérés comme un miracle par ses collègues médecins. Mais le souvenir, vif, précis, intense, qu’il a gardé d’une conscience différente, vécue pendant le coma, constitue un autre miracle.

 

  » La preuve du Paradis «  est, de ce fait, un témoignage d’une rare valeur. C’est une relation scientifique, précise et nuancée, faite par l’observateur lui-même, qu’il adresse en premier à ses collègues neurologues, pour faire avancer leurs conceptions de la psyché humaine, et au-delà, à toute personne curieuse de comprendre la survie de la conscience. Quel médecin mettrait ainsi en jeu une solide réputation internationale s’il n’était convaincu, au plus profond de lui-même, que sa compréhension antérieure, matérialiste, était fausse.

 

Relater une EMI est pourtant d’une difficulté extrême. La conscience ordinaire, qui dépend du cerveau, est limitée, limitation qui se retrouve dans le langage. La conscience dans laquelle est vécue l’EMI est illimitée, avec une perception de temps et de formes spatiales (objets, êtres vivants) inexistante ou très différente. De plus, elle est créatrice d’une réalité infiniment plus intense que celle connue sur terre. Le docteur Alexander y consacre plusieurs pages et utilise l’expression  » ultra-réel « . Conscience d’une extrême mobilité : tout désir, toute pensée devient immédiatement réalité, toute question reçoit instantanément une réponse complète et entièrement comprise. Qui plus est, cette conscience opère dans l’unité : les formes ou êtres perçus restent distincts mais sans séparation, contrairement à la conscience ordinaire.

 

C’est donc une prouesse, que réalise le docteur Alexander, en décrivant avec autant de précision son EMI et les trois environnements ou degrés qu’il y a connus et entre lesquels il a appris à se positionner. Au plus près de la conscience terrestre, il a perçu des limitations pénibles, comme dans un monde clos et oppressant, précédant la naissance à une vie merveilleuse, mais encore marquée, comme la vie sur terre, par des formes (humaines, animales, végétales ou purement célestes). Il décrit ce degré, avec de nombreux détails, le situant comme un  » Passage « , vers ce qu’il appelle le  » Cœur « , ou rencontre unitive avec Dieu, en absence de toute forme. Accompagné pendant ces étapes, il fait l’expérience d’être intimement, personnellement connu et aidé et de recevoir, dans cet état sublime, un amour si intense que sa vision de lui-même est bouleversée lors de son retour à la vie ordinaire. De cet amour inconditionnel il dit : c’est « la réalité des réalités, la glorieuse et insondable vérité qui vit et respire au cœur de chaque chose… ».

  » La preuve du Paradis « (2) n’est pas un livre ordinaire. Témoignage, formulé sans appel à l’allégorie ou à la poésie, hors de tout fantasme ou préjugé, dans une démarche d’observation scientifique, c’est une présentation aussi claire que possible d’un cas de conscience hors du corps. Un livre à lire et méditer, incisif, précis, réconfortant, éclairant.

1 – EMI : Expérience de Mort Imminente. Souvenirs (éventuels) d’un autre mode de fonctionnement de la conscience de soi lors de périodes de mort clinique ou de coma avancé.

2 – Publié en février 2013 chez Guy TREDANIEL.

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