Bal Masqué

Après quelques poèmes de mon cru, donnons la parole à une dame, Monique Lepetit, avec ces vers bien d’actualité et tirés de l’Agora, revue de la société des Poètes Français.

 

Bal Masqué

 

Le temps n’est plus-hélas-aux masques de velours ,

Aux loups de satin noir, quand fol on se déguise

Pour s’en aller, paré de ses plus beaux atours,

Danser au Carnaval des Fêtes de Venise.

 

Notre monde d’avant n’aurait jamais pensé

Nous voir porter un jour des masques d’infortune,

Bien loin d’imaginer l’étrange bal masqué

Ne rappelant en rien le bal au clair de lune.

 

Des masques tous pareils, hâtivement clonés,

Étudiés pour filtrer l’air mauvais qu’on respire,

Masques de chirurgien, mais par tous adoptés,

Le virus ennemi nous menaçant du pire !

 

On serait bien tenté de l’enlever, parfois,

Mais on ne voudrait pas revenir en arrière !

Et l’on voit défiler les plus jolis minois,

Dès lors dissimulés par le masque barrière.

 

S’il cache le sourire, il révèle les yeux,

Dans un joli tissu, peut même avoir du charme !

Visage mi-voilé devient mystérieux

Et soudain, plus lointain, il intrigue et désarme.

 

Durant la pandémie, il nous est précieux,

Ce masque protecteur que nous devons admettre,

Tout en nous demandant, impatient, anxieux,

« Pendant combien de temps, nous faudra-t-il le mettre ? »

Monique Lepetit

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