Le grand magasin de « La Samaritaine »

Sous le règne d’Henri IV, la Samaritaine était le nom d’une pompe à eau située sur le pont Neuf. Cette pompe fut la première machine élévatrice d’eau construite dans Paris qui permettait d’alimenter le quartier du Louvre. Elle était décorée d’une représentation de l’épisode évoquant la rencontre de Jésus et de la Samaritaine au puits de Jacob (évangile selon saint Jean) et était surmontée d’une horloge munie d’un Jacquemart (cf ci-dessous) puis plus tard, d’un carillon.

La nouvelle « Samaritaine »

Le 23 juin 2021, le grand magasin métamorphosé a enfin ré-ouvert ses portes après seize ans de travaux. Désormais, il regroupe sur plusieurs immeubles, vingt-neuf mille mètres carrés de commerces, un hôtel de luxe de soixante-douze chambres et suites, quatre-vingt-seize logements et une crèche de quatre-vingts berceaux.

A sa création en 1869, s’inspirant des méthodes commerciales d’Aristide Boucicaut, Ernest Cognacq rend ses employés responsables et autonomes de leur rayon et comme « Le Bon Marché » dont il était un des employés, fait l’acquisition des bâtiments proches de sa boutique pour atteindre, en 1910, une surface de vente de quarante-huit mille mètres carrés.

A partir des années 1970, la prospérité commerciale du magasin décline lentement. Au fil du temps, de nombreux rayons historiques disparaissent (bricolage, animalerie…). Comme les autres grands magasins parisiens, il se concentre désormais sur la mode et l’immobilier. Mais « La Samaritaine » devient déficitaire et est revendue au groupe LVMH qui fermera ses portes en 2005, officiellement pour cause de mise en conformité du bâtiment aux normes modernes de sécurité, notamment anti-incendie.

Les travaux ont permis de mettre en valeur le grand escalier dont le garde-corps orné de seize mille feuilles d’or, les deux cent soixante-quinze marches d’origine en chêne, qui ont été conservées ainsi que les décorations en lave émaillée de six cent soixante-quinze mètres de long, réalisées un siècle plus tôt, et dont quarante-deux mètres carrés ont été reconstituées. L’évolution du temps a laissé la place aux produits de très haute gamme : mode, parfumerie, joaillerie…, douze espaces de restauration sont installés ainsi qu’un espace beauté : spa, salles de soin, hammam.

Le système commercial ayant considérablement été bouleversé, peut-on encore évoquer le slogan publicitaire qui était sur toutes les lèvres dans les années 1960 : « On trouve tout à La Samaritaine » !

Geneviève F.

 

  • Jacquemart : automate d’art représentant un personnage sculpté en bois ou en métal, indiquant les heures en frappant une cloche avec un marteau.

 

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