« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Isaïe 9,1)

Célébrée quelques jours après le solstice d’hiver (21 décembre), la fête de Noël nous invite à accueillir Jésus dans nos vies comme celui qui vient ranimer en nous cette petite flamme tremblante qu’est l’Espérance comme aimait à l’appeler Péguy.

Comme la joie que provoque en nous le retour du soleil au cœur de la froideur de l’hiver et de ses nuits de plus en plus profondes, cette fête qui célèbre la venue du Sauveur parmi les hommes nous rappelle l’amour de Dieu qui, s’il semble parfois comme le soleil d’hiver, lointain, caché ou englouti par les ténèbres de la vie. Dieu ne nous abandonne jamais et se fait proche de nous, l’un de nous. Voilà pourquoi on dit de Lui qu’il est le Soleil d’en-haut venu nous visiter.

Présence délicate et cachée aux cœurs de nos existences comme l’était le Fils de Dieu discrètement déposé sous les traits d’un Fils d’Homme dans la mangeoire de la crèche de Bethléem, Dieu se laisse trouver par ceux dont le cœur est doux, humble et pauvre.

Présence désarmante de Dieu qui, sous les traits d’un fragile petit bébé que l’on tient en silence dans ses bras, nous invite à faire taire en nous les combats intérieurs et extérieurs qui nous agitent et qui agitent notre monde, comme en cette fameuse nuit de Noël 1914 où toutes les armes se sont tues dans les tranchées de la Grande Guerre. Prince de Paix, Merveilleux Conseiller, Jésus n’est pas venu pour commander les nations en maître ou pour faire sentir son pouvoir. Non, Il est venu pour servir et pour donner sa vie en rançon pour la multitude. Et, aujourd’hui comme hier, c’est une Bonne-Nouvelle, pour tous les hommes, de toutes les tribus, langues, peuples et nations.

Présence appelante aussi, comme peut l’être un petit enfant lorsque ses cris ne nous laissent pas tranquilles, exigeant que, toutes affaires cessantes, nous nous levions de nos fauteuils confortables pour lui procurer ce qu’il nous réclame et qu’il est en droit d’exiger. Ces cris se sont les cris de justice des piétinés et des broyés qu’Il fait siens et qui, de cette façon, ne sauraient nous laisser tranquilles précisément parce qu’Il a fait le choix de s’identifier à eux sur le chemin de cette Croix que l’on devine déjà au cœur de cette nuit sainte qui en prépare une autre, celle de la Résurrection.

Présence vivifiante et nourrissante enfin, celle d’un Dieu qui nous appelle à le faire naître au dedans de nous-mêmes à chaque Eucharistie, d’un Dieu qui veut faire de chacun de nos cœurs autant de crèches où Il est accueilli, aimé et adoré, autant de crèches à partir desquelles Il peut rayonner et attirer à Lui tous les hommes de bonne volonté pour qu’ils découvrent sa présence et son amour et le prennent chez eux à leur tour.

Alors oui, chers amis, plus que jamais, soyons témoins de cette bonne nouvelle qui nous habite : nous qui marchions dans les ténèbres nous avons vu se lever une grande lumière, c’est le Christ, le Seigneur ! Alléluia !

Père Eric Duverdier

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