Les Rois mages

C’est dans l’évangile de Matthieu que l’on trouve le récit de l’Epiphanie. Il raconte que des mages venus d’Orient ont été guidés par une étoile jusque vers Jésus qui venait de naître. « Ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». L’évangile parle de mages, pas de rois. Cela dit, l’utilisation courante du mot « roi » à leur sujet renvoie au livre d’Isaïe, dans lequel il est écrit que « les nations marcheront à ta lumière et les rois à ta clarté naissante » (Is. 60,3) ; image symbolique très forte : les mages, ce sont bien toutes les nations qui viennent reconnaître le Messie, révélation de Dieu et de son Amour pour nous, en Jésus-Christ.

Qui étaient-ils ? Combien étaient-ils ?

La « Légende dorée » puis la Tradition et la piété populaire ont comblé ces lacunes à travers les siècles.

Qui étaient-ils ?

Ce n’est que vers le VIème siècle qu’apparaissent les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar. Les mages représentaient tous les peuples de la terre pour qui Jésus est né. Leur provenance géographique les disperse au gré des découvertes de l’époque, vers le XIVème siècle : Gaspard en Asie, Balthazar en Afrique, Melchior en Europe. D’après le texte de Matthieu, les mages venaient d’Orient, donc pas de tous les continents. Ces mages seraient des savants perses, de Babylone, l’actuel Irak, à la fois philosophes et astronomes.

Mais le fait que, dans la représentation populaire, on les représente comme venant de partout est très significatif, et au fond très juste : ce sont bien toutes les nations qui sont appelées à accueillir la révélation de Dieu et de son Amour pour nous, en Jésus-Christ.

La curiosité populaire les a aussi imaginés dans différents rôles de représentation, comme l’évocation des trois âges de la vie : la jeunesse, l’âge mûr et la vieillesse.

Combien étaient-ils ?

Les Évangiles n’indiquent pas le nombre de mages. Les traditions divergent, évoquant tous les chiffres entre deux et douze. Finalement, c’est le chiffre trois qui sera retenu par saint Léon le Grand, pape du Vème siècle parce que l’Évangile de saint Matthieu évoque trois présents offerts à l’Enfant Dieu.

« La Légende dorée » et la symbolique des cadeaux.

À la fin du XIIIème siècle, Jacques de Voragine, archevêque italien, perpétue la tradition en rédigeant « La Légende dorée » (écrite entre 1261 et 1266), relatant les grands épisodes bibliques et des vies de saints. Voici son portrait des rois mages : « Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le second, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir ».

La myrrhe est une résine utilisée dans les embaumements et symbolise la mort. Au contraire, l’encens symbolise l’immortalité et la perfection divines. Les cadeaux des mages représentent la nature même de Jésus-Christ : Dieu qui s’est fait homme. Ils annoncent à la fois sa mort et sa résurrection.

La visite des mages est une illustration de notre propre vie spirituelle. Levons les yeux, mettons-nous en route et repartons par un autre chemin d’amour et de paix.

Belle et sainte fête de la Nativité.

Annick et Christiane

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