Une (rapide) histoire de la peinture

Une histoire de la peinture ! Il faut être un peu fou, non, pour se lancer dans un tel article, il y a tant à dire ? Venue de la nuit des temps (mais pourquoi des hommes ont-ils eu l’envie de reproduire ce qu’ils voyaient ?), elle a traversé les siècles au fil des ans, a subi évolutions et transformations et malgré tout, encore aujourd’hui et peut-être plus que jamais, continue de nous fasciner, de nous étonner et de nous enchanter.

D’abord la Préhistoire.

Chez les hommes de la Préhistoire, il y a de cela près de vingt mille ans, il est difficile de dater précisément les premières peintures rupestres ; elles furent d’abord murales. A cette époque, on ne connaissait que trois couleurs, l’ocre jaune, l’ocre rouge et le noir charbon, qui toutes les trois, étaient d’origine minérale. Mais à partir de ces éléments, les artistes de l’époque qui jouaient aussi avec les reliefs de la roche, ont réalisé des merveilles qui, encore aujourd’hui, font notre admiration. Ces peintures, le plus souvent réalisées dans des grottes, ne représentaient pas encore des portraits ou des personnages mais des animaux : mammouths, bisons, chevaux, … On peut trouver les plus belles de ces peintures en France et en Espagne, en particulier à Lascaux, une grotte découverte en 1940 par des adolescents et qui, dix-huit mille ans après, reste une référence.

Puis arrive l’Antiquité…

Après ces premières représentations, la peinture, tout en évoluant, a gardé le même support ; ainsi, aux premiers temps de l’Antiquité, les hommes, les Egyptiens d’abord puis après eux, les Grecs et les Romains vont continuer à peindre sur des supports muraux. En ce qui concerne les Hellènes, la plupart du temps le but était de décorer villas ou monuments religieux. Si la perspective est encore éloignée de ce que l’on peut voir aujourd’hui, les motifs ont changé en comparant à la Préhistoire et se rapprochent de ce que nous connaissons ; en plus des animaux, on voit dans l’Antiquité apparaître les premières représentations d’êtres humains, on note aussi quelques reproductions de sacrifices ou de rituels. La peinture devient alors une sorte de marqueur de son époque ; elle est aussi utilisée pour décorer des objets usuels : vases, pots, urnes, … Ce style, né en Grèce, va influencer par la suite les Romains qui vont recouvrir les murs de leurs grandes villas de paysages et des premiers trompe-l’œil.

Une période de transition : le Moyen-âge.

Pendant toute la période dite de l’Antiquité, la peinture a pris une place importante ; ce qui ne va pas être le cas au Moyen-âge où elle est loin d’être répandue dans la vie quotidienne. Elle est surtout utilisée pour « illustrer » la religion, que ce soit dans les églises les manuscrits ou les livres d’Heures qui permettent de savoir à quel moment de la journée et de quelle manière il faut prier. Aujourd’hui on tente de restaurer, souvent avec difficulté, ce qu’il reste des peintures murales dans ces édifices. Le but des artistes, considérés au Moyen-âge comme des artisans, est alors de diffuser la culture et la religion chrétiennes. Les magnifiques enluminures aux couleurs vives des livres cohabitent avec les peintures sur bois ou murales et les sujets deviennent de plus en plus réalistes. On peut également percevoir les premières esquisses de perspective. Autre innovation : les couleurs, on en trouve maintenant six, le jaune, le bleu, le noir, le blanc, le rouge et le vert. Chacune d’elles a sa propre signification, le bleu par exemple symbolisait la loyauté et la justice, c’était donc une couleur idéale pour faire passer certains messages…

La Renaissance, une révolution !

Que ce soit sur le plan technique ou par la pensée, la Renaissance est considérée par les spécialistes comme une véritable révolution. A partir de cette époque, les peintres, qui commencent à se détacher de la seule représentation religieuse, sont considérés comme des artistes ! Ils se lancent dans la réalisation de portraits de personnages célèbres ou fortunés et deviennent eux-mêmes des personnalités dont on se souvient encore aujourd’hui ; tout le monde connaît Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, … pour ne citer qu’eux. Cette période qui marque aussi les premiers pas de l’humanisme en peinture est surtout marquée par l’apparition de la toile ; elle va changer catégoriquement et complètement la pratique de cet art. Ce support va être de plus en plus employé par les artistes peintres et sera rapidement accompagné de son complément, le chevalet. On note aussi une nette évolution de la perspective que l’on retrouve dans la plupart des œuvres de cette époque. Si les artistes sont majoritairement italiens, ceux de l’école flamande vont aussi marquer cette époque. Certains pensent même qu’ils ont été la principale source d’inspiration des grands maîtres italiens.

Le XVIIème siècle : apparition du baroque et du rococo.

Encore une fois venu de l’Italie, le style baroque est né au début du XVIIème. D’origine religieuse, un peu grandiloquent, très chargé, il donne une grande importance aux détails. Contrairement à celles de la Renaissance, les toiles baroques ont le plus souvent pour thème des faits tragiques dans lesquels, afin de renforcer les émotions, les artistes utilisent les jeux d’ombre et de lumière. Un des peintres les plus caractéristiques de cette période est sans doute Le Caravage. Dans la lignée du baroque, le style rococo va faire fureur en Europe. C’est un genre plus léger, teinté parfois d’érotisme, qui va enchanter les nobles de l’époque. En France, les principaux représentants de ce style se nomment Watteau, Chardin ou Fragonard. Des couleurs pastel, des formes incurvées et des représentations typiques de scènes pastorales ou de promenades, en sont les principales caractéristiques.

Au XIXème siècle : les mouvements artistiques se succèdent…

C’est un siècle pour le moins tourmenté ! Vers la fin du XVIIIème, on voit d’abord naître ce que l’on appelle le courant néoclassique, un genre très éloigné du baroque et de ses lourdeurs. Dans un souci de simplicité, loin des frivolités des styles précédents, les artistes y retrouvent une peinture plus dépouillée. Les personnages sur les tableaux sont moins nombreux, les motifs plus géométriques ; on peut aussi y revoir des statues ou des colonnes sorties de l’Antiquité. Ce mouvement, dont Jacques-Louis David est un des principaux représentants, va rapidement s’essouffler pour laisser place au romantisme, un des courants les plus importants de l’histoire de l’Art. Ce style, qui fait la part belle à l’imaginaire et à la nature, prend sa source dès la fin du XVIIIème en Allemagne et curieusement, est né à travers le livre. Les tableaux représentent souvent des paysages ou des évènements, naufrages, massacres, etc. dans lesquels la nature prend une place importante, c’est une représentation tout à fait subjective de la réalité.

Toujours au XIXème, après la révolution de 1848 en France, un nouveau style en complète contradiction avec le romantisme va percer : le réalisme. Il s’agit là encore de reproduire la réalité, mais cette fois d’une manière objective : le peintre reproduit alors des scènes de la vie courante, des natures mortes ou des évènements historiques, mais en mettant l’humain au cœur du tableau ; nous sommes presque devant des photographies de l’époque, ce mouvement est en quelque sorte un témoin de la vie et de ses actualités. Par la suite, la naissance de la photographie vers la fin du XIXème va faire que les peintres vont évoluer et la peinture devient vraiment un moyen d’expression ; ce sera en 1872, l’arrivée de l’impressionnisme : inspiré du tableau de Claude Monet « Impression au soleil levant », une toile moquée par les critiques, ce genre va être le véritable point de départ de la peinture contemporaine.

La peinture contemporaine et moderne

Réalisé en extérieur, reproduisant des scènes le plus souvent banales, l’impressionnisme va beaucoup marquer cette fin de siècle et le début du suivant. C’est une sorte de porte qui va s’ouvrir sur la peinture moderne. Des artistes tels que Cézanne, Manet, Renoir ou Van Gogh vont à leur manière faire évoluer ce genre ; d’abord vers le fauvisme, caractérisé par ses formes simplifiées et ses couleurs vives, puis le pointillisme, cher à Seurat ; de son côté, Paul Gauguin va créer l’école de Pont-Aven, petit bourg de Bretagne dans lequel plusieurs peintres de styles différents vont se regrouper et former une sorte de club.

La peinture contemporaine va réellement faire son apparition au début du XXème avec un jeune artiste espagnol dont le nom est gravé dans toutes les mémoires : Pablo Picasso. Son tableau « Les Demoiselles d’Avignon » va vraiment faire date dans l’histoire de la peinture. Finies les perspectives et les proportions humaines, place à l’art déconstruit que l’on va appeler le cubisme. A partir de ce moment, les mouvements artistiques vont se succéder tout au long du XXème : l’art abstrait de Kandinsky, Marcel Duchamp et le dadaïsme ou encore Salvador Dali et René Magritte, emblèmes du surréalisme ; tous ces styles vont marquer de leur empreinte un siècle particulièrement riche en art pictural.

Depuis une cinquantaine d’années, le néo-expressionnisme a fait son apparition ; on peint sur de (très) grandes surfaces, l’artiste laisse son inspiration s’exprimer ; c’est un style qui rencontre un grand succès auprès du public.

Aujourd’hui, c’est l’art numérique qui se développe ; il semble qu’il ne rencontre aucune limite mais on note aussi une évolution de l’art naïf, de l’art néo-expressionniste et d’une nouveauté, l’Op’art (art optique) etc. bref, un tas de nouvelles techniques qui vont être explorées et qui nous apporteront encore joies et surprises ; décidément la peinture n’a pas fini de nous en mettre plein la vue !

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