2023 – année du mil

La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a décidé que l’année 2023 serait l’année du mil.

Quelle drôle d’idée me direz-vous ! Mais d’abord, c’est quoi le mil ? Le mil est un nom générique regroupant un ensemble de céréales à petits grains ; employé sans précision supplémentaire, le mil est en fait le millet perle, espèce la plus cultivée, majoritairement en Afrique, mais vous connaissez sûrement aussi le sorgho et bien d’autres variétés : millet des oiseaux, millet à grappe, petit millet, millet indigène, millet brun, le millet de Guinée, le fonio, … Les mils ont des qualités indéniables : émission de gaz à effet de serre réduite, résilience face au changement climatique, faible consommation en eau, concentration en micronutriments (fer et zinc) plus importante que d’autres céréales. Cultivés historiquement dans les régions arides et semi-arides d’Asie et d’Afrique, ils ont été souvent remplacés, au gré des colonisations et de la mondialisation des siècles derniers, par la culture des « trois grands » : riz, blé, maïs…

Mais voilà, la crise climatique est passée par là et le monde a pris conscience que 60 % de la production mondiale de céréales est concentrée dans cinq grandes régions, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur en cas de problème. C’est ce qui aurait pu arriver l’an dernier, lors de la guerre en Ukraine, grenier à blé de l’Afrique en particulier, si les récoltes en Inde et en Australie en 2022 n’avaient pas permis de changer les chaînes d’approvisionnement… Il y a donc urgence à bouder les trois grands et à remettre à l’honneur cette céréale. Selon la FAO, l’augmentation de la production de mil qu’elle encourage, permettrait de soutenir les moyens de subsistance des petits producteurs et d’offrir également des emplois décents aux femmes et aux jeunes, ce qui stimulerait les économies tout en offrant une solution de substitution aux autres céréales afin d’atténuer les risques de chocs de production.

C’est déjà le cas en Inde, par exemple, où le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué des semences de mil aux personnes vulnérables à Odisha pour contribuer à lutter contre la faim et à améliorer les moyens de subsistance. En France, il existe un début de réseau autour du millet commun. Cette production est marginale et concentrée surtout sur trois secteurs : Vendée, Centre, Gers. A quand des rangs de mil dans nos potagers ?

Sources : Foreign Policy Fall 2022

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