Le cheval dans l’art

Le cheval dans l’art, Préhistoire et Antiquité.

Il est dit que le cheval serait l’animal le plus représenté par les artistes. Il est vrai que sa vitesse, sa puissance, son élégance ont fasciné les hommes et cela dès la préhistoire !

En effet les hommes préhistoriques qui ont commencé à chasser les chevaux pour leur viande, leurs peaux et leurs os, se sont mis à les peindre avec d’autres animaux sur les parois des grottes. Certes, c’était d’abord un contour à traits grossiers mais la forme était là et les contours soulignés. A Lascaux, des centaines de chevaux galopent sur les parois des cavernes. Leurs jambes sont toutes petites et toutes fines : voulaient-ils artistiquement rendre ainsi une impression de vitesse ?

Une fois le cheval domestiqué, il devient en Égypte (où il semble indiquer à cette époque le statut social de son propriétaire), outre la monture des soldats, un animal de trait tirant un bige (char léger à deux roues) mais aussi un animal de compagnie (il ne sera pas consommé). On le retrouve alors peint sur des vases ou des loutrophores ; ils sont même prénommés Pyroïs, Éoos, Aéthon et Phlégon, quand ce sont les quatre chevaux ailés qui tirent le char d’Hélios, le dieu du soleil !

 

 

Mais il est un autre endroit où le cheval participe à une œuvre d’art : la frise du Parthénon à Athènes. Sur 160 m de long et une hauteur de 1m, une immense frise de cavaliers la décore. Celle-ci représente la procession des Panathénées en l’honneur d’Athéna. Plus de 360 personnages et 220 animaux défilent. À l’origine, la frise était entièrement peinte de plusieurs couleurs.

 

Attribut de puissance, le cheval est proche du pharaon dans sa gloire, lors des parades guerrières ou sur les murs des temples.

 

 

 

Le cheval va aussi devenir un objet d’histoire, historique comme Bucéphale, le cheval d’Alexandre le Grand, reproduit lui aussi jusque sur des mosaïques romaines, comme celle découverte à Pompéi.

 

 

Toujours dans l’esprit de puissance nous allons retrouver le cheval ou plutôt les chevaux tirant les quadriges, le plus souvent situés au-dessus des monuments à la gloire des vainqueurs (arc de triomphe ou mausolée). La cinquième des sept merveilles du monde, le Mausolée d’Halicarnasse, était surmonté d’un quadrige ; l’hippodrome de Byzance était lui aussi décoré d’un quadrige dont les chevaux sont ensuite venus orner la cathédrale Saint-Marc à Venise (Bonaparte à la suite de la première campagne d’Italie fera procéder à leur enlèvement pour les faire transporter à Paris). Construite entre 1788 et 1791, la Porte de Brandebourg à Berlin fut surmontée en 1793 par un quadrige que Napoléon vainqueur fit transporter à Paris en tant que butin de guerre et signe de victoire. Ce fut ensuite Waterloo et le retour de ces œuvres dans leur patrie d’origine.

L’arc de triomphe du Carrousel fut couronné d’un quadrige en 1828 avec une statue représentant une allégorie de la Restauration.

 

 

 

On peut voir à Paris, deux autres quadriges qui dominent les toits du Grand Palais et qui ont été créés pour l’Exposition Universelle de 1900. Ils représentent L’Harmonie triomphant de la Discorde côté Seine, et L’Immortalité devançant le Temps côté Champs-Élysées.

 

Le cheval dans l’Art, Moyen-Age et Renaissance.

Le Moyen-âge et la Renaissance ont apporté une autre vision de cet animal qui sera surtout peint harnaché pour la guerre et monté par un chevalier ou attelé pour les travaux des champs. Mais ils vont aussi commencer à en étudier l’anatomie et les représentations équestres vont s’approcher de la réalité, à l’image de la peinture flamande (les frères Van Eyck) ou italienne (Ucello, …) avec profusion de détails.

 

On ne peut oublier ici, Léonard de Vinci influencé par Pisanello qui va travailler à dompter le mouvement et la dynamique du cheval par une précision extrême des proportions et des détails (muscles, attitude, …). C’est dans l’Adoration des Mages (toile inachevée) que Léonard de Vinci peindra ses premiers chevaux (cheval cabré en fond de toile).

Il travaillera aussi dix ans sur la statue équestre monumentale de Francesco Sforza dont le cheval seul devait mesurer sept mètres de haut, réalisation qui ne verra jamais le jour, tout comme la fresque florentine de La Bataille d’Anghiari (dont il nous reste ses esquisses et ses croquis).

 

Le cheval dans l’Art, portraits équestres.

Dès l’Antiquité, les puissants personnages se sont fait représenter à cheval montrant ainsi leur capacité à diriger en tenant les rênes. À la Renaissance, quand on redécouvre l’Antiquité, le portrait équestre devient un genre important de la peinture et de la sculpture. Les puissants s’adressent aux plus grands peintres de leur temps pour avoir de majestueux portraits équestres.

Les portraits équestres de François 1er dûs à Jean Clouet (où le cheval est décoré de caparaçons d’apparat, destinés à montrer la richesse et la puissance du propriétaire) sont une belle réussite du genre ; il en sera de même de ceux réalisés par Rubens ou Vélasquez à la cour d’Espagne.

Le Titien fera le portrait de Charles Quint, Anthony van Dyck celui de Charles 1er d’Angleterre, David celui de Bonaparte …

Le peintre espagnol Vélasquez a même représenté l’infant Balthazar Carlos, fils du roi d’Espagne Philippe IV, sur son fougueux cheval, à l’assaut du monde ! Le petit prince n’a que 6 ans…et ne règnera jamais. Ce portrait est considéré comme le sommet de la peinture de Vélasquez.

 

 

 

 

 

Le cheval dans l’Art, de Napoléon au romantisme.

Le cheval dans la vie quotidienne.

 A la suite de David, d’autres peintres vont servir la peinture historique et surtout l’empire (Horace Vernet deviendra même peintre national des guerres napoléoniennes). Leurs chevaux auront une nouvelle vigueur, une force et une noblesse qui seront l’amorce du courant romantique naissant.

« La campagne de France »

Meissonnier

« Vive l’empereur  »

Edouard Detaille

« Avant la bataille d’Austerlitz »

Carle Vernet

La période romantique de la peinture va faire sortir les chevaux de cette rigueur académique et l’on va les voir représentés animés par la fougue. Pensez à Géricault qui était un fin cavalier et qui traversa la Manche pour mieux apprendre des peintres paysagistes et animaliers d’outre-Manche.

 

C’est là qu’il convient de parler des pionniers de cet art :

Paulus Potter et son « Cheval pie », George Stubbs, surnommé le roi des chevaux, Rosa Bonheur et ses chevaux de trait.

 

N’oublions pas Delacroix qui dans la même veine et à la même époque que Géricault peindra presque toujours les chevaux par paires, côte à côte, face à face ou encore en train de se bagarrer dans une écurie.

« Deux chevaux sortant de la mer »

 

 

 

Quand on regarde ce tableau de Géricault intitulé « Le derby d’Epson » on se demande comment cet artiste a pu représenter leur galop de façon aussi irréaliste… les chevaux semblent flotter dans les airs…

Il faudra attendre la fin des années 1870, grâce à la chronophotographie d’Eadweard Muybridge pour connaître exactement les mouvements du cheval au trot, au galop et lorsqu’il saute car l’œil humain ne peut pas décomposer ce mouvement trop rapide.

Ce sera à Degas que l’on attribuera le premier « vrai galop » sur une toile : « Chevaux de courses à Longchamp »

 

Tout au long du XXème siècle, la peinture équestre va subir de grandes transformations et le cheval des temps modernes sera représenté de façon tantôt abstraite tantôt surréaliste, il sera parfois à peine suggéré par une ébauche de trait…

Le cheval dans l’art, filmographie, musique

Dans la musique classique nous trouvons aussi le cheval aussi bien dans les titres que dans le rythme : « La chevauchée des Walkyries », musique exaltée et grandiose de Wagner, « La cavalerie légère », opérette de Franz von Suppé et un morceau très connu d’Offenbach le French Cancan d’Orphée aux enfers dont le véritable titre est « Galop infernal d’Orphée aux Enfers ». Bien sûr, nous pourrions citer les musiques de western qui accompagnent les charges héroïques.

Et la chanson populaire n’est pas en reste : « Vous oubliez votre cheval » de Charles Trenet, « Le petit cheval », poème de Paul Fort mis en musique par Georges Brassens, « Stewball » d’Hugues Aufray. Peut-être connaissez-vous aussi « Je fais du Cso » de DJ Sam et avez-vous chanté en chœur « La jument de Michao » ou « Elle descend de la montagne à cheval ».

Et la filmographie est si importante qu’entre les déclinaisons de « L’étalon noir », « Flicka », « Crin blanc », « L’Etalon sauvage », … on pourrait oublier quelques merveilleux films : « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », « Cheval de guerre », « Jappeloup », …

 

Le cheval dans l’Art, cheval artiste.

« Le monde du cheval » a publié il y a quelques années un article intitulé : Metro, le cheval peintre qui vend des centaines de toiles !

Metro Meteor, un beau pur-sang né en 2003 aux États-Unis, voit un jour sa carrière de cheval de course s’arrêter brutalement à cause de graves blessures aux genoux. Ron Krajewski, artiste, et sa femme Wendy le recueillent. Comme Metro hoche souvent la tête et attrape par la bouche tout ce qui passe, son nouveau propriétaire décide de lui prêter son pinceau et de mettre une toile devant son museau. Et Metro se met à peindre ! Ses tableaux, vendus entre 45 et 460 euros, ont déjà récolté plus de 73 000 euros. Une somme versée à une association qui vient en aide aux anciens chevaux de course. Une soixantaine d’entre eux ont été sauvés de l’abattoir grâce aux talents de Metro.

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