Sapeur-pompier volontaire

S’il est une profession mondialement reconnue, c’est bien celle de « pompier » 

Bien des enfants ont un jour rêvé d’endosser cet uniforme, souhait qu’ils ont modestement traduit… en jouant avec des voitures de pompiers, miniatures ! Enfant, la première chose que nous sortions du coffre à jouets de notre grand’mère, dès notre arrivée, était deux camions de pompier en bois rouge ; ils ont résisté à trois générations, traversé deux guerres et bien des déménagements, prenant en plus un parfum de patrimoine familial.

Mais soyons sérieux pour évoquer ce magnifique métier essentiellement tourné vers la protection des hommes, des femmes, des enfants et même des animaux sans oublier les bâtiments. On dit généralement sapeurs-pompiers car ils sont habilités à « saper », c’est-à-dire à démolir à l’aide de leur marteau pour faire « la part du feu ». Ce numéro étant consacré au bénévolat, ce sont principalement des « pompiers volontaires » dont il sera question ; du reste ne représentent-ils pas 78% des effectifs, soit 193 800 hommes ou femmes sur notre territoire.

Un peu d’histoire. Lorsque l’homme domestiqua le feu il y a quelques 400 000 ans, pouvait-il imaginer, au-delà des avantages qu’il procurait, se chauffer, cuire les aliments, des drames qu’il provoquerait ? Dès l’antiquité, le souci de la prévention domine, que ce soit en Egypte, en Grèce ou à Rome qui connut de graves incendies dont celui du 19 juillet 64 qui détruisit les deux tiers de la ville et que l’empereur Néron imputa aux chrétiens, bonne occasion de les persécuter. En France, au Moyen-âge, la lutte contre le feu est à la charge des habitants et des corps constitués comme moines, marchands ou corporations. Clotaire II (VIème siècle) institua un service de garde de nuit : « le guet royal » que Charlemagne rendra obligatoire devient « le guet bourgeois » avec saint Louis. Peu à peu dans le même souci de combattre ce fléau, des contraintes voient le jour comme celle d’avoir en permanence un muid d’eau près de chaque porte, à Paris le muid est de 274 litres. Une ordonnance de François 1er fait obligation à chaque quartier d’avoir son matériel (seaux, échelles…). Rappelons que le feu se propageait rapidement dans les villes aux rues étroites et maisons en encorbellement. C’est à Louis XVI que nous devons le premier corps de sapeurs-pompiers (1776) et l’autorisation d’installer des « pompes à feu » à Paris. En 1810, l’incendie de l’ambassade d’Autriche, qui coûta la mort de l’ambassadrice, décide Napoléon 1er à créer le premier corps militaire des sapeurs-pompiers (1811).

 

Sapeurs-pompiers volontaires SPV.

Une loi du 20 juillet 2011 encadre le volontariat des pompiers : avoir seize ans, avec autorisation parentale, mais il y a des possibilités de formation pour les plus jeunes, à partir de treize ans. Un minimum de vingt ans est requis pour les officiers et, en tout état de cause, ne pas avoir plus cinquante-cinq ans. Le métier est très exigeant physiquement et médicalement ; la taille minimum est de 1,60 m, il faut de plus justifier de bonnes vie et mœurs, jouir de ses droits civiques et, bien entendu, résider principalement en France. La formation initiale s’échelonne entre un et trois ans comportant secourisme et engagement au feu. Les mineurs ne vont au feu que sous la surveillance d’un sapeur ayant qualité de chef d’équipe ou comptant au moins cinq ans de service.

On s’engage pour cinq ans renouvelables tacitement. Ne comptez pas faire fortune en vous engageant comme « bénévole » c’est le nom couramment employé chez les sapeurs-pompiers. Ils ne sont pas rémunérés mais touchent des indemnités horaires qui bien entendu varient selon leur grade : 7,71 euros à la base. A ces soldats du feu trois qualités sont exigées : obéissance, discrétion et responsabilité ; un cocktail qui, joint à leur compétence, garantit à tous ceux qui ont recours à leurs services un sentiment de sécurité. La fermeture d’un corps de sapeurs- pompiers dans une petite ville ou un village pour regroupement économique et fonctionnel, comme ce fut le cas à Juziers en 2008, est toujours ressentie comme une amputation douloureuse tant leur présence est rassurante. Les pages tournent, l’esprit de corps de sapeur-pompiers demeure. Emerveillons- nous de voir tant de jeunes garçons et filles, se lancer dans cette belle mais ô combien exigeante aventure faite de don de soi et souvent de risques. Eh oui, les pompiers c’est autre chose qu’un calendrier en fin d’année.

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