Thibault Legois, poète

L’un de nos trois poètes. Habitant Triel, très occupé par ses études, c’est sa maman, Anne Legois qui a réalisé l’interview et que nous remercions.

Pour commencer, veux-tu bien nous parler un peu de toi ? Comment as-tu commencé à écrire ?

La passion de l’écriture a commencé assez tôt, concomitamment avec celle du dessin ; aujourd’hui, ce sont mes deux centres d’intérêt majeurs en ce qui concerne la pratique de l’art.

L’écriture en tant que telle s’est dirigée vers la poésie même si j’étais intéressé par d’autres genres (chansons, nouvelles, …). Cette passion s’est aussi développée par mon affection pour la création de langues dans lesquelles j’ai écrit quelques textes. Je dirais que cette dernière étape a été importante dans la conception que j’ai de la théorie de l’art poétique entre transmission de récits fondateurs et tentatives d’approcher les réalités spirituelles du monde et l’essence des choses. La poésie a suivi l’évolution et l’épanouissement de ma foi et de mes idées philosophiques ; elle en est l’expression. Aujourd’hui, j’ai 23 ans, je termine mes études de lettres classiques à Nanterre ; ce qui me permet de fréquenter de nombreux auteurs grecs et latins qui continuent de façonner mon écriture.

Tu as déjà écrit un certain nombre de poèmes, qu’est-ce qui t’attire le plus dans ce genre ?

Ce qui m’intéresse particulièrement dans la poésie c’est premièrement l’emploi de la forme brève qui permet de sélectionner et travailler la langue pour dire l’essence des choses avec justesse et concision. Ce qui me plait également, c’est le rythme, qui est le propre de la poésie. Il avait probablement, dans les temps anciens, un lien avec les paroles sacrées adressées aux dieux, car efficace, envoûtant. Le travail de ce rythme me permet donc de donner de la sacralité à la parole et d’entretenir avec l’auditoire un lien plus fort, hors du temps.

D’où t’est venue l’inspiration pour tes poèmes adressés aux Echos de Meulan ?

Ces poèmes ont tous à voir avec des figures de notre foi : le Christ , les Saints. Il s’agit de faire de ces pièces l’expression d’une parole efficace qui invite l’auditeur à se joindre au poète dans une sorte de petite liturgie ayant pour but de s’élever à Dieu. Néanmoins, il reste essentiel dans l’écriture de laisser agir l’inspiration et la recherche de l’agrément, afin qu’elle soit agréable à écouter et ne prétende pas enseigner, mais juste approcher Dieu.

Quel message, quelles émotions veux-tu transmettre à travers tes poèmes ?

Le message est qu’à la source des réalités sensibles se tient Dieu et que la poésie est une occasion de s’en rapprocher.

Peux-tu évoquer d’autres sources d’inspiration pour ton écriture ?

Oui ; j’ai plusieurs objets de fascination qui concourent à ma pensée. En matière religieuse, les rites qui donnent du sens et de l’efficacité aux actes et à la parole, le geste de l’offrande ou du sacrifice dans les anciennes religions, qui permet de faire passer un objet du monde terrestre à celui des dieux, ainsi que les temples antiques qui, comme nos églises, sont également un point de contact entre les réalités terrestres et célestes. En matière artistique, j’aime l’architecture palatiale : Versailles ou la Cité interdite qui offrent chacun dans leur décor et leur agencement, un parcours révélant l’identité et la qualité de celui qui y règne.

Quels auteurs t’ont marqué et pourquoi ?

Hésiode, dans sa Théogonie (poète grec, VIIe siècle av. JC.), vaste déploiement de la fondation du monde et des générations divines, dans la religion grecque ancienne, Catulle (poète latin, 1er siècle av. JC.), dans ses epylia, petites épopées raffinées, Chrétien de Troyes, dans Yvan ou le Chevalier au lion, Marie de France, dans ses lais pour l’expression des réalités chrétiennes par les figures merveilleuses traditionnelles, Victor Hugo, dans Le pape et la Légende des siècles, pour la grandeur de son écriture et enfin Jean Giono, dans Le chant du monde, où la contemplation et la jouissance des éléments naturels est incomparable.

En tant qu’auteur, quelle est pour toi l’ambiance de travail idéale, qui stimule ta créativité ?

J’affectionne particulièrement la forêt, les jardins, le chant des oiseaux et le ciel étoilé ; ils invitent à la contemplation du mystère et à la simple compagnie de ce qui vit.

Un grand merci pour ce temps consacré à cette interview et à l’écriture de tes poèmes car tu es dans une période très chargée de tes études.

Propos recueillis par Anne Legois

 

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