Fondation du patrimoine – Vingtième anniversaire

Quel chemin parcouru depuis la loi du 2 juillet 1996 qui a créé la « Fondation du Patrimoine » suite à une initiative parlementaire du sénateur Jean Hugot ! Il avait souhaité combler le vide existant entre le grand patrimoine architectural et culturel, protégé grâce à son classement ou inscription à l’inventaire des monuments historiques, bénéficiant du financement public, face à ce qu’il appelait « le patrimoine de proximité » constitué par les propriétés particulières, sans aide publique.

Le but de la Fondation du Patrimoine est de promouvoir la connaissance, la conservation et la mise en valeur du patrimoine non protégé par l’Etat. La fondation est habilitée, par le ministère de l’Economie et des Finances et celui de la Culture, à accompagner concrètement les propriétaires privés ou publics dans leur projet de restauration. Dès 1997, la « Fondation du Patrimoine », a été reconnue d’utilité publique à statut dérogatoire ; pour être plus simple, c’est un organisme privé fortement rattaché à l’Etat, en quelque sorte une privatisation d’un service public. Avec le label de la Fondation, des propriétaires privés peuvent bénéficier d’une aide publique sous forme de déduction du revenu imposable (50% du montant des travaux de restauration avec accord de l’architecte des bâtiments de France), sans oublier les conseils techniques. Le champ d’action de la Fondation a très vite été élargi au mécénat populaire, par voie de souscription, pour aider les collectivités locales à financer la restauration des monuments qui leur appartiennent, comme c’est le cas de l’église Saint-Michel de Juziers ; c’est aussi une manière de soutenir les liens affectifs existant entre une population locale et son proche environnement.

Son fonctionnement : La Fondation, reconnue d’utilité publique, reçoit des dons privés.

Elle est administrée par un conseil comprenant les membres fondateurs (un certain nombre de grandes entreprises), des représentants des pouvoirs publics, des élus nationaux et territoriaux, des personnalités qualifiées. Elle est actuellement présidée par Charles de Croisset. L’administration est décentralisée s’appuyant sur un réseau très dense de délégués départementaux et régionaux, tous bénévoles. Elle comprend une cinquantaine de permanents répartis dans l’ensemble des régions et au siège parisien et environ cinq cents bénévoles qui sont en contact avec les communes et les propriétaires. Elle œuvre en lien avec la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) et l’ABF (architecte des bâtiments de France) sans s’y substituer. La fondation n’est pas « maître d’œuvre », elle accompagne les projets publics ou privés et participe au financement des restaurations quand elles sont décidées, puis organise une souscription, imprime les bulletins, se charge de la communication, récolte les fonds et dès qu’ils ont atteint 5%, elle en reverse autant au fond de la restauration entreprise.

La Fondation en chiffres : de 2000 à 2015, la Fondation a soutenu 16 520 projets privés et 9 111 publics, pour un montant de 2,1 milliards € de travaux générant 3 909 emplois dans le secteur du bâtiment ! En 2015, elle a soutenu 1 070 souscriptions publiques et collecté 13 800 000 €. Elle a octroyé 1 243 labels à des propriétaires privés qui ont engagé des travaux permettant de créer ou maintenir 1 770 emplois dans le secteur du bâtiment. Qui dit mieux !

Pour ce qui est des Yvelines, 2015 fut une année très active : 1 300 000 € ont été collectés pour des projets publics : citons le château de Monte-Cristo, les églises de Marly, le Pecq, Port-Royal, le Mesnil-le-Roi et Juziers, le colombier de la bergerie nationale de Rambouillet et le pavillon La Quintinie dans le potager de Versailles… un beau programme.

Pour ce qui est de Saint-Michel de Juziers, les travaux ont été répartis en deux phases principales : la première, extérieure et la seconde intérieure. Il s’agit de tranches fermes et de deux tranches conditionnelles. Les travaux ont repris. La première tranche ferme : la restauration du chevet étant terminée, l’église est à nouveau échafaudée pour réaliser la première tranche conditionnelle, déjà budgétée, essentiellement la toiture. Quel bonheur de voir notre belle église retrouver sa splendeur avec la restauration du chevet du XIIème siècle !

Ghislaine Denisot

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