Le pape émérite Benoit XVI nous a quittés

C’est peu de temps avant de prendre « ma plume » pour préparer l’édito de notre numéro de février que la nouvelle est tombée : le pape Benoît XVI a rejoint la « maison de Dieu » à l’âge de 95 ans.

Quelques heures après cette annonce, le samedi 31 décembre en fin d’après-midi, son successeur, le pape François, lui a rendu un hommage ému, lors d’une cérémonie à la basilique Saint-Pierre de Rome, au Vatican : « Nous nous souvenons avec émotion de sa personne si noble, si gentille. Et nous ressentons tant de gratitude dans nos cœurs », a déclaré le pape argentin, soulignant « ses sacrifices offerts pour le bien de l’Église ».

Né en 1927 en Bavière, Joseph Ratzinger est ordonné prêtre en 1951 puis archevêque de Munich. Paul VI le crée cardinal en 1977. Très grand théologien, il est ensuite nommé par Jean-Paul II en 1981 préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a pour mission de « promouvoir et protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique ». Suite au décès de Jean-Paul II, il est élu pape le 19 avril 2005 devenant le pape Benoit XVI. Il signe trois grandes encycliques : « Dieu est Amour », « Sauvés dans l’espérance », « La charité dans la vérité » qui allient exigence intellectuelle et pédagogie. Surprenant tout le monde, il annonce sa renonciation le 28 février 2013 à 20 h, la justifiant par « la vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié ». Durant son pontificat, Benoit XVI n’a eu de cesse de vouloir rassembler aussi bien au sein de l’Eglise Catholique : « évoluer sans rupture », qu’avec les autres religions. Au collège des Bernardins à Paris en 2008, il nous dit : « Pour beaucoup Dieu est devenu un grand inconnu, il faut chercher Dieu pour se laisser trouver par lui » puis il ajoute : « La foi et la raison sont les deux ailes qui permettent de s’élever vers Dieu ».

La simplicité de sa messe de funérailles, présidée par le pape François, est à l’image de son pontificat. Fait rarissime, la place Saint-Pierre était envahie de brume qui s’est levée au fur et à mesure de la célébration pour laisser paraître un beau soleil. Nous sommes passés de la tristesse de son départ à la joie de savoir cet humble serviteur de Dieu dans sa lumière pour l’éternité.

Yves Maretheu, rédacteur en chef

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