Les arbres, un atout pour nos villes

Nous savons bien et depuis longtemps que les arbres jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. En plus de leurs deux principales fonctions, la photosynthèse et l’évapotranspiration, ils ralentissent les vents forts, absorbent les polluants gazeux, retiennent certaines particules fines et préviennent des inondations en limitant les ruissellements. Toutes ces propriétés en font un atout majeur pour nous permettre une vie plus saine dans les milieux urbains.

Une enquête récente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a montré que l’air souillé de nos cités était à l’origine de près de sept millions de décès prématurés et de la perte de millions d’années de vie en bonne santé et cela, chaque année. On sait aussi que dans certaines villes particulièrement polluées de nombreux cas de démence pourraient être évités car causés par la mauvaise qualité de l’air respiré.

Dernièrement, des études scientifiques ont montré qu’il était possible d’améliorer la qualité de cet air que nous respirons, il suffirait tout simplement d’augmenter le nombre d’arbres en ville ; un spécialiste américain, David Nowak, qui travaille au département de l’agriculture des Etats-Unis, a évalué à plus de deux milliards d’euros l’économie faite par la plantation d’arbres déjà réalisée dans quarante huit des états américains continentaux.

En effet,  comme nous le précisions au début de notre article, l’arbre a la faculté d’intercepter de nombreuses microparticules en suspension (même de taille inférieure à 2.5 µm) et d’absorber de grandes quantités de polluants de toutes sortes.  Cependant toutes les espèces ne le font pas avec la même efficacité ; il va donc falloir choisir judicieusement quels arbres planter et ce choix sera différent selon les villes et le type de pollution rencontrés.

La réintroduction de l’arbre dans nos villes a également un autre avantage : celui de faire baisser d’une façon significative la température. On sait depuis la canicule de 2003 qu’une telle augmentation  a un effet direct sur le nombre de décès, en particulier chez les personnes âgées et celles souffrant de maladies cardio-vasculaires et l’on peut craindre que de tels épisodes caniculaires ne se reproduisent dans les années à venir. Grâce aux végétaux plantés, le refroidissement obtenu a un effet sur la chimie des polluants et aussi sur la libération d’ozone dont la chaleur favorise la formation. Il faut aussi ajouter que, du fait qu’ils refroidissent l’air ambiant, les arbres participent en plus à une réduction du besoin en climatisation des bâtiments, donc économie d’énergie…

Un autre bénéfice apporté par ces végétaux, c’est qu’ils contribuent largement à notre bonne santé mentale. Il n’est plus à prouver que leur vue et leur compagnie améliorent grandement notre bien-être et les citadins ont particulièrement besoin de cet environnement. Un autre avantage est l’écran qu’ils forment contre le bruit en absorbant ou déviant les ondes.  On admet par exemple qu’une place correctement végétalisée  produit deux à quatre décibels de moins qu’une autre goudronnée ; ce n’est pas négligeable.

Reste donc à choisir le type d’arbres à planter et ce n’est guère facile. Il existe bien des logiciels comme le « I-tree », permettant cette sélection. Il prend en compte plusieurs paramètres et permet de sélectionner les variétés d’arbres la mieux adaptée à l’environnement, tout en tenant compte de celles qui produisent des pollens très allergisants ou encore qui vont être incapables de résister aux augmentations de température (qu’on estime à environ 3°C) que nous allons connaître dans les années à venir.

Dans tous les cas, on essaie d’éviter les phénomènes de mode qui ont conduit hier à des catastrophes ; pas question par exemple de planter de longues allées de platanes comme cela s’est fait dans le passé. Lorsqu’une maladie arrive,  tous les arbres de la même espèce sont touchés et l’on ne peut qu’assister à une hécatombe.  On se dirige donc plutôt vers une certaine diversité ; on pense aussi y adjoindre quelques arbustes et même du lierre, tous ces végétaux vont eux aussi participer à la purification de notre air.

Voilà donc du pain sur la planche pour tous ceux et toutes celles qui ont la charge des espaces verts de nos cités ; il s’agit là d’un geste majeur et vital pour que nos villes restent viables et que la vie y soit agréable…

 

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