Monseigneur Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris

Sa nomination

Le 7 décembre dernier, le pape François a nommé Mgr Michel Aupetit, 66 ans, archevêque de Paris, en remplacement du cardinal André Vingt-Trois, atteint par la limite d’âge. Cet ancien médecin généraliste a été ordonné prêtre catholique à l’âge de 44 ans. Il est ce que l’on appelle une vocation tardive. Il est officiellement entré en fonction le 6 janvier dernier.

Sa formation

Né à Versailles le 23 mars 1951, Michel Aupetit grandit à Chaville et Viroflay dans l’ouest de lIle-de-France. Après des études de médecine suivies notamment à Bichat et Necker, il s’installe comme médecin généraliste à Colombes, où il exerce de 1979 à 1990. Il entre ensuite à la maison Saint-Augustin puis poursuit ses études au séminaire de Paris. Il est titulaire d’un diplôme d’État de docteur en médecine, d’un diplôme universitaire d’éthique médicale obtenu en 1994 à la faculté de médecine de Créteil et d’un baccalauréat canonique de théologie.

Son parcours

Il est ordonné prêtre par le cardinal Lustiger à l’âge de 44 ans en 1995 pour l’archidiocèse de Paris. Nommé vicaire de Saint-Louis-en-l’Ile de 1995 à 1998, il est ensuite vicaire de Saint-Paul-Saint-Louis de 1998 à 2001. Il est parallèlement de 1995 à 2001 aumônier des lycées et collèges du Marais.

De 2001 à 2006, il est curé de Notre-Dame-de-l’Arche-d’Alliance, et en complément doyen du secteur « Pasteur Vaugirard 15eme » de 2004 à 2006. De 2006 à sa nomination épiscopale, il est vicaire général de l’archidiocèse de Paris.

Il est nommé évêque auxiliaire de Paris le 2 février 2013 par le pape Benoît XVI. Il reçoit la consécration épiscopale des mains du cardinal André Vingt-Trois assisté de Mgr Éric Aumonier et de Mgr Jean-Yves Nahmias. Il est nommé évêque de Nanterre par le pape François le 4 avril 2014. De 2014 à 2017, il est nommé président de Radio Notre-Dame, puis en 2017 président du Conseil famille et société de la Conférence des évêques de France.

Sa personnalité(1)

Sa devise en tant qu’évêque de Nanterre est « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10,10). Il apparaît, en effet, que Mgr Aupetit, spécialiste de bioéthique, a une profonde passion pour la vie et le bonheur de tous les êtres humains. Sa personnalité aussi joviale que déterminée le fera probablement monter au créneau du débat public quand il le jugera nécessaire. Ce que faisait le cardinal Vingt-Trois mais Mgr Aupetit aura un style plus mordant. Il connaît de l’intérieur les nouvelles questions éthiques les plus délicates posées par la recherche scientifique. Peu connu, parce que très distant des médias, il animait toutefois une chronique hebdomadaire sur Radio-Notre-Dame. Il n’aura donné, par exemple, que deux grandes interviews en trois ans d’épiscopat à Nanterre. La première fut pour Paris Match où il disait : « j’ai toujours eu la foi. Mais puisque, en dehors de ma mère qui allait à la messe, le dimanche, personne chez moi n’était pratiquant. (…) mon père, cheminot, ne mettait jamais les pieds à l’église. D’ailleurs, je voulais me marier et j’attendais de trouver celle avec laquelle je fonderai une famille. Si, à 20 ans, la question de la vocation m’a effleuré, elle a mis douze années à mûrir (…). »

La seconde interview, il l’avait accordée à l’hebdomadaire Famille Chrétienne, en juin dernier, après l’avis du Conseil National Consultatif d’Ethique sur la PMA. Mgr Aupetit, qui a été élu à l’automne dernier à la présidence du « Conseil Episcopal Famille et Société » (structure de l’épiscopat notamment chargée des questions bioéthiques et politiques), preuve de la confiance qu’il inspire à ses confrères, expliquait alors : «Il y a une anesthésie de la conscience dans notre pays. Mais cela ressortira d’une manière ou d’une autre. Les personnes nées des premières PMA ont actuellement la trentaine et se posent des questions sur leur filiation, comme Arthur Kermalvezen, dans son livre « Né de spermatozoïde inconnu » (Presses de la Renaissance). Toutes ces mesures, comme le « mariage pour tous » et la PMA, passent aujourd’hui comme une lettre à la poste, mais auront plus tard des conséquences catastrophiques. »

Mgr Aupetit, est aussi décrit comme un gestionnaire des hommes et des choses, «pragmatique» car il aime atteindre des objectifs « avec efficacité ». Et donc parfois «sans prendre de gants, ni se payer de mots quand il juge nécessaire d’avancer» confie l’un de ses collaborateurs. Ainsi à Nanterre, il aura fixé trois priorités pour son diocèse: « la solidarité, la famille, les jeunes ». Dans une lettre pastorale très récente adressée à tous les catholiques de ce diocèse situé à l’ouest de Paris, Mgr Aupetit leur posait cette question comme un axe de travail : « comment sommes-nous allés à la rencontre de ceux qui ne viennent plus à nous et qui ne connaissent pas le Christ? » Et il lançait pour ce diocèse catholique cette formule: « Nous avons la chance d’être dans une région de créativité exceptionnelle. Il nous faut lancer les «start-up du Bon Dieu ».

Plus personnellement, Mgr Aupetit excelle, paraît-il, à la guitare et au chant. On le dit aussi plein d’humour. C’est également un sculpteur à ses heures. Enfin, ses plus proches confient que c’est aussi un croyant « ardent à la prière ». Malgré la suractivité des fonctions épiscopales, il ponctue son emploi du temps par des phases très régulières de silence et de retrait pour se consacrer à l’oraison intérieure.

Ses nouvelles fonctions

Le diocèse de Paris, le plus important de France, compte quatre évêques auxiliaires, cinq vicaires généraux, cinq cent vingt-cinq prêtres dont cent six curés. Outre la gestion de ce diocèse, la fonction d’archevêque de Paris comporte aussi une part très importante de représentation nationale de l’Église catholique au plus haut niveau de l’État et de la société civile.

Yves Maretheu

 

  • Source Le Figaro : article du 7/12/2017 de Jean-Marie Guénois