Histoire de la presse : des premiers journaux à nos jours

Il y a très longtemps, l’information était véhiculée par voie orale, courrier ou affichage à travers les zones urbaines pour faire connaître les décisions des gouvernants en matière de justice, fiscalité ou défense.

Les origines de la presse écrite

L’invention de la typographie par Johannes Gutenberg en 1438 a permis de voir fleurir les imprimés un peu partout en Europe occidentale. Le développement de l’imprimerie favorise alors l’apparition du libelle, feuille pliée en quatre à caractère souvent diffamatoire. De la Renaissance au XVIIIème siècle, une partie de l’information écrite était principalement manuscrite dans la presse clandestine. Toutefois, son développement est ralenti par l’analphabétisme (suppléé par le crieur public) et le coût prohibitif de l’impression.

Sous l’Ancien Régime, la presse suscite progressivement l’intérêt du public. Pour les esprits curieux et libérés du siècle des Lumières, des journaux sur la médecine, l’économie, l’éducation et la démocratie apparaissent.

Imprimé sur quatre pages, le premier quotidien « Le Journal de Paris », paraît une dizaine d’années avant la Révolution au moment où le bouillonnement intellectuel et scientifique saisit toute l’Europe. Il remporte un succès important auprès de la population parisienne en suivant assidument les évènements du moment.

La Révolution permet une réelle avancée et une prise de conscience mais la liberté de la presse n’était pas pour autant définitivement acquise ; elle sera remise en cause dès la fin du siècle lors de l’arrivée au pouvoir de Napoléon 1er qui rétablit la censure.

En 1829, est fondée la « Revue des Deux Mondes » avec des textes ouverts à l’Europe. Balzac, Stendhal, Chateaubriand y écrivent et Baudelaire y publie la première version des « Fleurs du mal ».

L’ère de la rotative et du journal bon marché

Dès 1845, la rotative conçue par l’américain Richard Hoe sous forme de rouleaux cylindriques permet d’imprimer des dizaines de milliers de quotidiens en une nuit et de faire baisser le coût unitaire de l’édition. Vers 1850 avec l’expansion du chemin de fer, les quotidiens sont rapidement transportés sur tout le territoire.

La liberté de la presse

La loi permettant d’écrire et de s’exprimer sans crainte est votée par la IIIème République le 29 juillet 1881. Citons le célèbre « J’accuse » de Zola publié dans « l’Aurore » pour contribuer à bousculer l’opinion des Français sur l’affaire Dreyfus et l’évocation des pouvoirs et scandales financiers dans le roman « Bel ami » de Maupassant…

L’expansion de la presse

De par la multiplication des rotatives de plus en plus puissantes, le développement des moyens de transports et l’alphabétisation liée à l’école obligatoire, la presse française a le vent en poupe, comptant plus de six cents titres de journaux au début du XXème siècle. L’entre-deux guerres est marqué par la chute des ventes de plusieurs grands quotidiens affectés par la flambée des prix du papier puis par la montée en puissance d’un nouveau média : la radio.

La vie en France sous l’occupation allemande voit la plupart des journaux contrôlés par les services de censure, ce qui n’empêche pas la Résistance d’imprimer leurs quotidiens clandestins.

Photos, scoops, titres percutants et bandes dessinées apparaissent dans les journaux de la fin des années quarante, période du début de la presse régionale.

Recul de la presse écrite

Le premier choc pétrolier de 1973 oblige les journaux à revoir leur modèle économique et sont encore un peu plus désarmés face à la percée très rapide de la télévision dans les foyers. En 1968, 62% des familles ont la télévision contre 13% en 1960. La couleur apparaît, une troisième chaine régionale est créée en 1973.

Depuis, la presse écrite traditionnelle souffre du développement de la presse gratuite et d’Internet, les plus touchés étant les quotidiens parisiens ; on comptabilisait déjà une baisse de 12% entre 1997 et 2003, soit une perte à l’époque, de près d’un million de lecteurs.

Malgré ce bouleversement, certains des plus anciens quotidiens sont toujours présents dans les kiosques : La Dépêche du Midi (1870), La Croix (1880), Les Echos (1904) et l’Humanité la même année, Ouest France et Le Monde (1944), … Mais le « doyen » est Le Figaro dont la première publication date du 15 janvier 1826.

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